Maria Damanaki, commissaire européenne chargée des affaires maritimes et de la pêche, en fonction depuis le 9 février dernier est annoncée le 7 mai prochain, pour une visite en en Baie de Saint Brieuc, à l’invitation du député Alain Cadec vice-président de la commission pêche au Parlement européen.
Ce déplacement est assurément attendu par l’ensemble de la filière bretonne de la pêche et doit permettre d’établir des discussions sur le terrain sur les priorités affichées par la commission européenne, telles que Maria Damanaki les a exprimées lors de son audition devant la commission pêche le 19 janvier 2010.
Celles-ci sont au nombre de trois priorités :
Première priorité : mettre en œuvre la politique commune de la pêche (PCP) dans le prolongement des travaux engagés par son prédécesseur avec la publication du livre vert en avril 2009.
Elle avait ainsi dressé les pistes qui lui semblent se dégager pour la réforme, évoquant les premiers enseignements de la consultation terminée à la fin 2009 (voir l’article du blog du 29 avril 2010 ).
En matière de gestion, elle envisage une décentralisation du processus de décision, de manière à impliquer et à responsabiliser les acteurs. Elle entend également modifier le système d’attribution des quotas, pour en faire un outil d’équilibrage de la flotte par rapport à la ressource, tout en protégeant la petite pêche côtière.
- Seconde priorité : améliorer l’application de la PCP actuelle, particulièrement en matière de durabilité et de respect des règles.
Si la durabilité des pêches est un objectif primordial, il faut l’entendre pour Maria Damanaki dans les trois dimensions du terme : environnementale, économique et sociale.
Il lui importe en effet de restaurer les stocks sains, pour rétablir la prospérité économique du secteur et maintenir le tissu social des zones côtières. Cela passe par un respect strict des règles en vigueur, surtout en matière de captures, de rejets et de lutte contre la pêche illégale.
Son programme en matière de pêche comprend le paquet « réforme de la PCP », des plans pluriannuels, un règlement sur l’étiquetage « pêche durable», une communication pour renforcer le fonctionnement des organisations régionales de gestion des pêches et des initiatives ciblées pour intensifier la mise en œuvre de la PCP dans chaque bassin maritime.
- Troisième priorité : la consolidation de la politique maritime intégrée de l’Union européenne qu’elle entend inscrire dans une perspective durable, puisqu’il s’agit de mieux exploiter le potentiel des mers et océans, pour contribuer à la croissance économique, à la création d’emplois et cela à moindre coût pour l’environnement.
Lors de son audition, elle a cité plusieurs secteurs qui lui semblent déterminants pour l’avenir maritime de l’Europe, notamment les sources d’énergies alternatives et les réseaux transeuropéens d’énergies (*), les autoroutes de la mer, le transport à courte distance, les nouvelles technologies marines.
L’approche stratégique par bassins maritimes lui semble indispensable pour proposer des solutions sur mesure dans chacune des régions maritimes.
(*)Pour en savoir plus sur les énergies renouvelables de la mer en Europe et dans le monde consulter le blog des énergies de la mer.
Le programme de Maria Damanaki porte dans l’immédiat sur la planification de l’espace marin, l’intégration de la surveillance maritime, la connaissance du milieu marin, l’amélioration de la gouvernance maritime en Méditerranée, la croissance et l’emploi et le financement des actions futures.
Par ailleurs le député Alain Cadec qui recevra la commissaire européenne en Côtes d’Armor, doit présenter devant la commission pêche le 5 mai prochain, son rapport sur un plus grande transparence dans la traçabilité environnementale et sociale pour le importations de produits de la pêche (Voir l’article du 12 mars 2010 ).
Pour aller plus loin, relire également l’article du 23 mars sur la surveillance maritime à l’échelon européen
Sources : Union européenne / Parlement européen / RH – 3B Conseils
Photo commission européenne