mardi 29 mars 2011

Deux laboratoires d’excellence (Labex) à Brest et Rennes (suite...)

Nous avons évoqué dans hier dans l'article du blog (voir article du 28/03/2011) l’annonce par François des 100 lauréats retenus à l’appel à projets "laboratoires d’excellence" (labex) et principalement celui dans le domaine des Sciences de la mer, centré autour de l’IUEM/UBO : Le labex Mer « Océan dans le changement ».
Un second Labex a également été annoncé par le premier ministre le 25 mars dernier : le labex Comin Labs centré à Rennes.

Retour sur ces deux projets qui marque la reconnaissance de la recherche scientifique en Bretagne.
Sur ce point, la Région Bretagne, par la voix de Bernard Pouliquen, le vice-président en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche, s’est félicité de cette décision. "C’est une reconnaissance de l’excellence bretonne pour les thématiques Mer et STIC (Sciences des technologies de l’information et de la communication) dans le paysage national des labex".

De fait sur les sept projets présentés par la Bretagne (Région et collectivités locales), en lien avec les Pays de la Loire, ce sont deux dossiers portés par le PRES Université européenne de Bretagne (UEB) qui ont été retenus : le labex Mer "Océan dans le changement" (Brest) et le labex Comin Labs (Rennes). Une décision qui concerne 1 500 personnels de recherche.

Les deux projets retenus, dont la coordination scientifique est assurée par l’Université de Bretagne occidentale (Brest) pour le labex Mer et l’INRIA Rennes Bretagne Atlantique pour le labex Comin Labs, vont donc se voir doter d’une partie du milliard d’euros de cet appel d’offres que vont se partager les 100 lauréats.

Grâce à ces financements, les porteurs de projet vont pouvoir recruter, ou conserver, des scientifiques de très haut niveau pour renforcer leur excellence scientifique et leur positionnement à l’international. Ils pourront également mettre en place des projets pédagogiques innovants. Concrètement, ils auront désormais les moyens de rivaliser avec leurs homologues étrangers.

Présentation des deux Labex bretons

Brest : Le labex Mer « Océan dans le changement »
Porté par le PRES Université européenne de Bretagne, ce dossier concourrait dans la catégorie environnement – sciences de l’univers/sciences du système Terre.

Le projet, qui concerne plus de 400 personnels de la recherche, répartis entre l’Ifremer, le CNRS, l’Institut de Recherche pour le Développement, l’Ecole centrale de Nantes et cinq universités (l’UBO à Brest, l’UBS à Lorient, Rennes 2, Nantes et Caen) sans oublier le Pôle de compétitivité Mer Bretagne, va permettre de renforcer les connaissances et la compréhension du fonctionnement de l’océan.

A l’heure où des tsunamis font la triste actualité que l’on connaît, à l’heure des changements climatiques, de la disparition de certaines espèces marines, le labex Mer veut réunir les meilleurs chercheurs en sciences et technologies marines, pour répondre aux questions qu’il faudra résoudre dans les dix ans qui viennent.

Concrètement, le pôle, coordonné par Yves-Marie Paulet (IUEM-UBO, Brest), va pouvoir, grâce à cette décision, développer quatre thématiques de recherche principales :
_ de l’exploration à la valorisation de la biodiversité ;
_ le climat, les risques, vulnérabilités et ressources biologiques ;
_ les grands fonds océaniques : interactions géo-biologiques, flux de matière et ressource;
_ systèmes d’observations, hydrodynamique et énergies marines.
Il s’agit, par exemple, d’étudier les échanges thermiques entre l’océan et l’atmosphère ou encore la problématique des énergies marines.

Côté formation, on assistera à une mise en commun des masters de l’UBO, de l’UMPC Roscoff, Rennes 1, Agrocampus, ENSTA Bretagne, Centrale Nantes, etc. Ces formations couvrent les questions scientifiques et techniques autant que les aspects sociétaux (droit, économie, géographie, histoire…). De nouvelles formations, en sciences de l’environnement cette fois, complèteront le dispositif.

L’objectif est aussi de créer un centre de formation d’excellence en STM (sciences et technologies marines) reconnu au niveau international. Articulé autour des Masters et doctorats existants, à l’égal des autres grands centres mondiaux en océanographie, il inclura de nouvelles spécialités de Masters et développera les conventions internationales, notamment dans le cadre d’une école doctorale européenne.

Brest accueillera l’équipe intégrée de valorisation du triangle Rennes/Brest/Nantes, dans le domaine des STM et de leurs domaines d'application (océanographie, transport, nautisme, défense, énergie, ressources minérales, pêche/aquaculture, santé, cosmétique…).


Rennes : Le labex Comin Labs

Porté par le PRES Université européenne de Bretagne, ce dossier concourrait dans la catégorie sciences du numérique/sciences et technologies du logiciel.
Ce projet rassemble 1 100 chercheurs dans l’électronique, l’informatique, les télécommunications et les sciences humaines. Des chercheurs de l’INRIA de Rennes et
Nantes, des Universités de Rennes, Bretagne sud, Brest et Nantes, des écoles INSA, Supélec et des Mines, de l’Institut Telecom de Rennes et Brest, du CNRS, et de plusieurs laboratoires INSERM de Rennes et Brest.

Le labex Comin Labs pour « COMmunication and INFormation sciences Laboratories » s’intéresse à l’Internet du futur, des couches basses (c’est-à-dire les réseaux et télécommunications) aux couches hautes (autrement dit, les applications, services et usages).

Mais le labex, comme l’a expliqué le coordinateur du projet Albert Benveniste, veut aussi relever trois défis de société :
_ le premier est celui de l'environnement numérique pour les citoyens, avec la ville numérique comme support de communication ;
_ le deuxième concerne les images et media numériques du futur. Il vise à faciliter
l'accès des citoyens à cette base d'informations, sachant qu'aujourd'hui, on se rend compte que les « tuyaux » d'Internet ne sont pas si gros qu'on le pensait et que
l'Internet illimité sur les smartphones est menacé ;
_ le troisième défi concerne les technologies de l'information pour l'aide médicalisée personnalisée.
La dynamique scientifique repose sur trois axes avec :
_ des projets disciplinaires issus des laboratoires de très haut niveau scientifique et des projets de recherche transdisciplinaires (codage neural, STIC et efficacité énergétique, réseaux sociaux, sécurité et vie privée dans les STIC) ainsi que les trois défis de société cités auparavant.
_ un volet formation est aussi proposé. Il s'agit d'un nouveau programme d'enseignement tourné vers l'international pour attirer des étudiants et des chercheurs étrangers. Ce programme se définit selon quatre axes (internationalisation, interdisciplinarité, fonctionnement en réseau et promotion de l'entreprenariat et des relations avec le monde économique).
_ une partie valorisation, car « ce labex », pour Albert Benveniste, « reflète un secteur d'excellence de la Bretagne en matière de recherche et d'implication industrielle ».

Article RH 3B Conseils
Sources : Région Bretagne / Premier ministre