mercredi 23 février 2011

Négociation Développement durable à Nairobi et remise en ordre de la filière nucléaire en France

Nairobi (Kenya) 22/02/2011 - 3B Conseils - La 26e session du Conseil d'administration/Forum ministériel mondial sur l'environnement (CA/FMME) du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) s'est ouverte à Nairobi le 21 février jusqu'au 24 février en présence des délégués de 140 pays, dont 80 ministres.

"En dépit du nombre impressionnant d'institutions, d'accords et de protocoles, la gouvernance de l'environnement est aujourd'hui de plus en plus fracturée et fragmentée", d'après Achim Steiner directeur exécutif du PNUE. A l'approche de l'échéance de la prochaine conférence des Nations Unies sur le développement durable qui se tiendra à Rio de Janeiro en juin 2012, "nous avons besoin d'un cadre plus fort et plus cohérent pour une gouvernance mondiale de l'environnement", a insisté le ministre congolais de l'Environnement, Henri Djombo, président en exercice du conseil de gouvernement du PNUE.



La communauté internationale reste divisée quant à l'opportunité de renforcer les différentes institutions existantes, à commencer par le PNUE, ou de créer une nouvelle organisation internationale, comme le réclame la France. D'après son Cabinet, Nathalie Kosciuzco-Morizet, ministre de l'écologie, présente ce mercredi, "la vision de la France pour la réforme des institutions internationales de l'environnement et du développement durable en vue de la création d'une Organisation mondiale de l'environnement". L'idée est aussi de prendre en compte les discussions menées lors de la présidence du G20. 



Le nucléaire en France et ses partenariats asiatiques.
Parallèlement, en France, l'Elysée a souhaité mettre de l'ordre dans le nucléaire français. D'après notre confrère Emmanuel Grasland - Les Echos, le Conseil de politique nucléaire, qui se déroulait lundi soir sous la présidence de Nicolas Sarkozy, a donné lieu à "une batterie d'initiatives".

Première décision : conduire des négociations avec les autorités chinoises, en vue d'un partenariat global entre la France et la Chine, portant sur l'ensemble des activités nucléaires civiles, y compris la sûreté. Ce partenariat pourra inclure le développement d'un réacteur de moyenne puissance (1.000 MW), « appartenant à la troisième génération » et « reposant sur l'expérience réussie des industriels français et chinois ». Avec cette annonce, l'Elysée officialise la possibilité pour EDF de développer un réacteur de 1.000 MW en partenariat avec le chinois CGNPC (China Guangdong Nuclear Power) signature qui devait intervenir en novembre dernier lors de la visite à Paris du président Hu Jintao. La conséquence serait de ne pas utiliser le réacteur Atmea, développé par Areva et son partenaire japonais Mitsubishi.



Les négociations de ce partenariat général avec la Chine seront menées par Bernard Bigot*, Administrateur général du CEA, actionnaire de référence d'Areva.



Deuxième annonce, le Conseil de politique nucléaire a décidé de la mise à l'étude d'un projet de construction en France d'un réacteur nucléaire de génération III+ Atmea 1TM ** (modèle à eau sous pression de 1 100 MWe) destiné à tous types de réseaux et en particulier aux réseaux électriques de moyenne puissance. Cette décision devrait satisfaire Areva et, surtout, GDF Suez, qui milite de longue date pour la construction d'un réacteur de ce type dans la vallée du Rhône.

Troisième annonce, la création d' « un comité stratégique de l'énergie nucléaire, réunissant l'ensemble des acteurs de la filière nucléaire » qui se réunira sous la présidence d'Eric Besson, ministre de l'Energie. Henri Proglio, président d'EDF assurera l'animation du comité de pilotage. La mission de ce comité est « de renforcer les relations et les partenariats entre les différents acteurs de l'industrie nucléaire ». Dans ce cadre, le rôle prééminent d'EDF dans la filière a été réaffirmé, lorsque la France sera sollicitée « pour ses compétences d'architecte-ensemblier ».



* Pour mémoire, Bernard Bigot avait inauguré les entretiens Science et Ethique en 1997, alors qu'il était Directeur général de la recherche et de la technologie au Ministère de l’Education Nationale, de la Recherche et de la Technologie.

** Créée en 2007 et basée à Paris, ATMEA co-entreprise AREVA / Mitsubishi Heavy Industries (MHI) présidée par Stefan vom Scheidt, ambitionne de prendre la place de numéro un mondial pour les réacteurs nucléaires de taille moyenne. MHI fabrique une partie du réacteur EPR en Finlande. Voir la vidéo ici.

Article : BB

Sources : Les Echos, PNUE, Romandie.com, AREVA