jeudi 15 juillet 2010

Développer le navire du futur


Le navire du futur est une des problématiques ayant l'objet d'une attention suivie dans le cadre du Grenelle de la mer. L’éco-conception concerne les bâtiments des cinq marines : Marine marchande, défense, pêche, plaisance et scientifique. Pour les professionnels de la mer, le bateau du futur doit être équipé de modes de propulsion économes en énergie et en émission de CO2. La maintenance et la fin de vie des bateaux sont intégrées dans la démarche écologique pour atteindre un objectif : produire des navires plus sûrs, plus propres et plus économes en énergie.


C'est ce thème qui a réuni récemment, sous l’égide du Pôle Mer Bretagne, une quarantaine d’industriels et d’acteurs de la recherche en Bretagne, Basse-Normandie et Pays de La Loire pour faire le point sur la R&D et sur les orientations actuelles de l’industrie navale française.

Parmi les pistes de travail pour le développement du « navire du futur » : le navire de l'après-pétrole, l'hydrogénier, le navire sans équipage, le navire modulaire « multi purpose », le train des mers ou « sea train », le navire lourd ultra-rapide à faible consommation, l'île flottante.
Pour plus d’informations :

Sur les nombreuses questions abordées durant cette rencontre nous retiendrons notamment :

Le volet « navire de pêche du futur »

C’est ainsi que le président de l'Institut maritime de Prévention - Georges Tourret - a commenté ce volet « navire de pêche du futur » au Grenelle de la Mer ( la réglementation actuelle date de 25 ans). Il faut selon lui « décontraindre » la jauge, pour travailler à bord dans de meilleures conditions de sécurité.

Une augmentation des espaces disponibles permettrait aussi d'aller vers une meilleure adaptabilité des navires : outils de pêche durable plus encombrants, embarquement de passagers pour le « pescatourisme », récupération de macro-déchets, services aux énergies marines ou aires marines protégées.

Pour aller vers ces bateaux plus grands, plus longs, qui consomment moins, une expérimentation grandeur nature s’avère nécessaire sans contrainte de jauge. Le de l'Institut maritime de Prévention souhaite par conséquent la réalisation de 5 navires expérimentaux, ciblant divers modes de pêche selon les façades maritimes. Des projets qui nécessiteront l’implication d’un armateur, d’un architecte, d’un chantier naval et d’un institut de recherche, dans le cadre du Grand Emprunt national.


La réduction de la dépendance énergétique à la pêche

Le représentant de la direction des pêches maritimes et de l'aquaculture (DPMA) au ministère de l'agriculture et de la pêche (Mr Guirriec) - a présenté les projets soutenus dans le cadre du plan Barnier sur la « réduction de la dépendance énergétique à la pêche » lancé en 2008.

Cet axe visait un diagnostic énergétique et proposait un soutien à la R&D pour réduire les dépenses en carburant. Quatorze projets ont été sélectionnés en 2009 pour un total de 9 M€ dont 6,5 M€ d'aide publique.
Ces projets touchent cinq domaines de progrès : la performance des carènes, le rendement de la propulsion, un meilleur usage du chalut, l'emploi de nouveaux carburants, des améliorations transverses. Les résultats sont attendus d'ici la fin de l'année pour les projets les plus courts et jusqu'en 2012.

A noter enfin, concernant l’innovation dans le secteur de la pêche, la Commission européenne propose aujourd'hui une démarche globale au sein d'une plate-forme technologique spécifique. Elle s'articule autour de 6 groupes de travail dont trois concernent la conception et l'équipement des navires de pêche. Plus d'informations ICI .

Sur l'aspect de réduction de la dépendance énergétique des expérimentations sont en cours à Douarnenez, pour produire du biodiesel d'origine animale à partir de résidus des industries agroalimentaires ou halieutiques et des algues, pour les bateaux de pêche.

 Le groupement Agrogasoil porté par la Société Le Floch Dépollution, a engagé des tests puis un processus de fabrication de ce biocarburant. ( voir article du blog du 21 décembre 2009)

Par ailleurs, s'agissant des questions liées à la vie des déchets de la filière pêche et au recyclage de ces déchets à bord des navires, rappelons que les Journées Science et Ethique découverte à destination des scolaires organisées par 3B Conseils à Concarneau, avaient retenu comme thème central pour 2009 : « A la pêche aux déchets », en traitant notamment



Un co-produit est une matière créée en même temps que la capture et la transformation d’un poisson : pêches accessoires (poissons capturés accidentellement), têtes de poissons, écailles,... C’est un produit inévitable, mais que l’on peut utiliser et valoriser !



A noter sur vos agendas : Les entretiens Science et Ethique 2010 (18 et 19 octobre 2010) à Brest Océanopolis auront pour thèmes "Villes et Ports du Futur : énergies renouvelables de la mer et aménagement du territoire".

Sources : Pôle Mer / RH 3B Conseils
illustration Ensieta