lundi 25 janvier 2010

Les rencontres : « Vagues d’échanges sur le littoral »



Le littoral est victime de son succès : on y vit, on s’y divertit, on y travaille… et on le dégrade !

Comment concilier les activités économiques et de loisirs sans nuire à l’environnement ?

La sixième édition des « Vagues d’échanges sur le littoral », organisée par les étudiants du Master Expertise et Gestion de l’Environnement Littoral (EGEL) de l’Institut Universitaire Européen de la Mer  (IUEM) de Brest, tentera d’apporter des éléments de réponse à travers trois tables rondes, ouvertes au public, se déroulant  chaque mardi du 26 janvier au 9 février à Brest à Faculté des lettres Victor Ségalen (Amphithéâtre1 – 20h15) UBO.

Ces tables rondes s’articuleront autour de trois thèmes :
- les marées vertes ;
- l’Erika 10 ans après ;
- les ports de plaisance surchargés….



 




26 janvier 2010 :  « Les marées vertes : sous les algues la plage. Le modèle économique breton remis en question ? »

Le débat sur les algues vertes n’est pas récent. Il reste cependant explosif car il pointe du doigt un mode de culture qui est très répandu en Bretagne et a donc un fort poids économique.

« Depuis la fin des années 1960 certaines parties du littoral breton sont touchées par une augmentation des échouages d’algues vertes sur les plages, les zones les plus touchées étant alors les baies de Saint Brieuc, de Lannion et de Douarnenez. C’est au début des années 1970 qu’émerge sur quelques sites la première prise de conscience du phénomène de marée verte qui est vite devenu l’un des enjeux majeurs de la Bretagne.

L’eutrophisation, à l’origine de ce phénomène apparaît principalement être issue des pratiques agricoles intensives. Cependant, cette activité ne doit pas pour autant être stigmatisée, la mauvaise gestion des stations d’épurations et le mauvais état des systèmes d’assainissement contribuent également à accentuer ce phénomène.

Ce n’est qu’à partir des années 1980 que ces problèmes entraînent d’importantes nuisances pour les communes impactées, en perturbant considérablement les différents acteurs du littoral. La dégradation des algues sur l’estran engendre en effet une gêne visuelle, olfactive et sanitaire en dégageant de l’hydrogène sulfuré, non seulement nauséabond mais aussi néfaste pour les espèces vivantes du milieu. 
Les conséquences en termes économiques ne sont pas en reste. En effet, les marées vertes affectent l’image de marque des communes touchées en provoquant une gêne sur les plages et donc une baisse de la fréquentation. Par conséquent, il s’en suit une diminution des revenus liés au tourisme.

Afin de remédier à cette problématique, plusieurs solutions sont envisagées : ramassage, compostage, épandage, mise en dépôt, lutte en amont contre l’eutrophisation… Cependant, ces mesures représentent un coût considérable, qui incombe pour une grande part aux collectivités territoriales.
Cependant, ces solutions à court terme ne semblent pas économiquement viables et soutenables pour les communes. On est alors à même de se demander si les solutions ne passeraient pas par une mutation profonde du modèle agricole breton. »




Voir également les articles de ce blog du 9 décembre 2009

02 février 2010 : « Erika, 10 ans après : la Bretagne est-elle à l’abri d’une nouvelle marée noire ? »

Les 10 ans du naufrage de l’Erika sont l’occasion de faire un bilan sur l’évolution de la mise en place d’une lutte contre les pollutions marines.

« Les côtes bretonnes ont connu plusieurs accidents pétroliers dans le passé, ce qui les place sur le devant de la scène nationale, européenne, voire mondiale  en termes de renseignements tirés sur leurs gestions et suivis.

Voilà dix ans que la grande catastrophe de l’Erika a frappé la Bretagne, venue raviver le cauchemar de l’Amoco Cadiz,  et qui a souillé les côtes atlantiques françaises sur plus de 400 km. Au-delà de ses conditions particulières, cet accident a mis en évidence les multiples défaillances observées dans l’anticipation et la réactivité des différents acteurs impliqués, dans l’organisation des opérations de secours et de lutte en mer et à terre, ainsi que dans la gestion de ces crises liées aux pollutions marines accidentelles.

Partant de ce constat, nous avons jugé utile, dans le cadre de notre table ronde, de dresser un bilan de toute l’expérience acquise suite à cet accident, qui est donc supposée être en mesure d’apporter de nouveaux éléments concernant :

- Perception actuelle du risque de marées noires
- Sécurité maritime et les moyens de prévention et de suivi
- L’expertise du Centre de Documentation, de Recherche et d'Expérimentations sur - - les pollutions accidentelles des eaux (CEDRE)
- Implication des associations
- Retour d’expérience sur les opérations de lutte
- Etat de référence et suivi environnemental »





Pour mémoire,après le naufrage et la marée noire de l'Erika et avant celui du Ievoli-Sun d'une part et les problèmes de pollutions agricoles d'autre part, les Entretiens Science et Ethique  2000 ont eu pour thématique les pollutions qui affectent les écosystèmes du littoral sur le plan maritime et terrestre.

Sur le plan maritime :
 La France, qui a subi de plein fouet plusieurs marées noires, et dont la façade maritime est la plus grande d'Europe, devait faire évoluer les outils de prévention des pollutions et le droit des transports maritimes au moment où elle a pris la présidence du Conseil de l'Union Européenne.

Sur le plan terrestre : 
La France est aujourd'hui confronté à différents problèmes : scientifiques, économiques, politiques et juridiques. Elle doit gérer les contradictions du développement, les directives européennes, la révision de la Loi sur l'eau de 1992.


C'est à ces questions qu'ont tenté de répondre les nombreux spécialistes présents autour des tables rondes organisées lors des Entretiens Scientifiques 2000.

Consulter également les articles du 2 octobre 2009 et 4 novembre  2009  sur le procès en appel de l'Erika.

-  09 février 2010 : « Ports de plaisance surchargés et listes d’attente interminables : quelles solutions ? »

Les ports de plaisance ont un impact économique, environnemental mais également sur l’image même des communes littorales.  Cependant, ils ne parviennent plus à répondre à une demande croissante en places. De nouveaux aménagements sont évoqués mais souvent remis en questions.

« La France dispose du plus important espace nautique d’Europe avec 5 500 kilomètres de côtes mais, avec 4,5 millions de Français qui pratiquent la plaisance (voile ou moteur), les ports français sont proches de la saturation.
La capacité d’accueil à flot est estimée à 226 000 places. La flotte active est en croissance régulière alors que l’offre portuaire évolue peu. Le manque de place dans les ports est évalué par la fédération française des ports de plaisance à 54 000 anneaux.


Cette problématique liée à la saturation des ports est commune à l’ensemble de la façade atlantique. Elle est en grande partie due à la faible mobilité des plaisanciers et à un stationnement résidentiel à l’année.

Pour répondre aux nombreuses interrogations des gestionnaires et des usagers des ports de plaisance, le Ministre chargé de la mer et le Conseil supérieur de la navigation de plaisance et des sports nautiques (CSNPSN), ont décidé, en 2003, de créer un comité destiné à favoriser la mise en œuvre de solutions concrètes. Le CODCAP (Comité pour le développement des capacités d'accueil de la plaisance) a répertorié 267 projets d’extension ou de restructuration des ports de plaisance. La réalisation de ces projets permettra, dans un délai de sept à huit ans, de dégager 30 000 à 34 000 places supplémentaires.

De nombreuses solutions sont évoquées et certaines ont même déjà été mises en place sur le littoral français : la reconversion d’anciens ports de pêche ou militaires en ports de plaisance, la création de nouveaux ports, l’implantation de ports à sec ou parcs à bateaux, la création de ports « souterrains », ainsi que d’autres techniques permettant de rationaliser les espaces portuaires et ainsi gagner de la place, si précieuse de nos jours.
 

Cependant ces différentes solutions sont soumises à quelques interrogations. Ces aménagements sont-ils économiquement et écologiquement viables ? Les récents évènements économiques et la prise de conscience générale de préservation de l’environnement ont certainement changé la donne et remettent le débat sur la table. »








Renseignements  et organisation :
Jérôme Jourdain - Marion Corre  - Charlotte Zimmer : master2egel@yahoo.fr
IUEM - Place Nicolas Copernic  Technopole Brest Iroise 29 280 Plouzané


Sources : Master EEGEL-IUEM / Entretiens Science et Ethique / RH - 3B Conseils.