jeudi 22 octobre 2009

Rencontre internationale de la FAO / PNUD à Brest « Territoires, agricultures, pêches et forêts face aux changements climatiques (21-22 oct. 2009)



En décembre 2009, les Etats membres de l’ONU se retrouveront à Copenhague pour finaliser les négociations en vue d’un accord post-Kyoto dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC)

Dans cette perspective Brest est depuis plusieurs jours le centre de discussions et de réflexions au travers des colloques organisés sur le changement climatique .

Après les 13 èmes entretiens Science et Ethique des 15 et 16 octobre derniers (créés et organisés par 3B Conseils) sur le thème : « l’Heure bleue : changement climatique et énergies de la mer » qui a permis de faire le point sur les avancées et la recherche scientifique en la matière , un nouveau colloque se tient ces 21 et 22 octobre au Quartz sous l’égide de la FAO avec le concours de Brest métropole océane. (BMO)

Cette rencontre internationale organisée par la FAO et le PNUD entre responsables des collectivités territoriales et des organisations professionnelles, sur le thème "Territoires, agricultures, pêches et forêts face aux changements climatiques : mieux comprendre les vulnérabilités pour mieux les anticiper"

En 2008, plusieurs événements ont attiré l’attention sur l’importance de l’agriculture, les pêches et les forêts dans les questions de changement climatique. L’agriculture, l’élevage, la pêche et les forêts sont responsables d’environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre. Mais ils sont aussi un des éléments clef de la solution à ces problèmes au vu des nombreuses possibilités qu’ils offrent en matière d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques.

C’est pour rappeler ce message que la FAO a organisé la « Conférence de haut niveau sur la sécurité alimentaire mondiale : les défis des bioénergies et du changement climatique » en juin 2008 à Rome. La conférence a recommandé dans sa déclaration finale d’accroître les investissements dans l’agriculture et la capacité de récupération des actuels systèmes de production alimentaire face aux défis du changement climatique.

En octobre 2008, la Journée mondiale de l’alimentation consacrée au même thème que la conférence de juin a permis de poursuivre les débats et faire le point sur ces questions au niveau national dans de nombreux pays.

En complémentarité des efforts des États et des organisations internationales, fin octobre 2008, le « Sommet mondial des Régions - Changement climatique : les régions en action » http://www.worldsummitofregions.org/ a permis d’associer le niveau de gouvernance des régions à la réflexion sur les changements climatiques. Ce sommet a été organisé par le Réseau des gouvernements régionaux pour le développement durable (Network of Regional Governments for Sustainable Development, nrg4SD) et la région Bretagne avec l'appui de la Conférence des régions périphériques maritimes d'Europe (CRPM)
qui regroupe près de 160 régions ayant en commun une façade maritime, particulièrement concernée par le problème du changement climatique.


C’est aussi dans ce cadre que le PNUD a créé ClimSAT à Brest, avec l’appui de la Région Bretagne, du Conseil général du Finistère et Brest métropole océane . Il s’agit d’un outil d'appui technique aux régions du monde pour les études territoriales de vulnérabilité au changement climatique.
ClimSAT étant d’ailleurs partenaires des entretiens Science et Ethique 2009.

Suite à la Conférence de juin 2008 et au Sommet d’octobre 2008, la FAO et le PNUD ont souhaité poursuivre la réflexion et les échanges d’expériences entre régions et acteurs locaux et internationaux sur cette articulation entre changements climatiques/sécurité alimentaire et régions.

La FAO se propose de rejoindre le partenariat lancé par le PNUD avec le PNUE. La FAO en association avec les réseaux nrg4SD, FOGAR et CRPM et avec l’aide du Centre PNUD ClimSAT souhaite faciliter la réflexion par l’organisation d’une rencontre autour du thème : « Territoires, agricultures, pêches et forêts face aux changements climatiques : mieux comprendre les vulnérabilités pour mieux les anticiper ».

L’événement est prévu les 21 et 22 octobre 2009 à Brest. Il précédera les Assises de la
solidarité internationale
également organisées à Brest par la Région Bretagne les 23 et 24 octobre 2009 sur les thèmes de la coopération et des problématiques des cultures alimentaires en Afrique de l’Ouest.



L’objectif de cette rencontre internationale :

L’objectif est de dynamiser la réflexion sur le caractère essentiel d’une alliance renforcée entre les gouvernements régionaux et les organisations professionnelles aux fins de relever le défi du changement climatique, en lien avec la recherche.

Elle a donc pour but de mettre autour d’une même table des représentants de régions et gouvernements régionaux, des représentants des organisations paysannes, de pêcheurs, de forestiers et autres acteurs locaux, de chercheurs et des représentants d’organisations internationales travaillant sur les questions de changement climatique et sécurité et sûreté alimentaires pour :

Cerner les contours des problèmes : importance des changements climatiques possibles ; identification des risques environnementaux en lien avec ces changements ; identification des dangers en matière de sécurité des aliments
Comprendre et discuter comment les professionnels agricoles, des pêches et de la forêt et leurs organisations réagissent, envisagent et abordent les problématiques liées aux nouveaux dangers induits par le changement climatique et perçoivent les mutations économiques et sociales à venir
Comprendre et discuter comment les collectivités territoriales abordent la mise en œuvre de politiques d’aménagement du territoire destinées à réduire l’exposition des secteurs sensibles au climat et les aider à opérer les mutations rendues nécessaires par le changement climatique et envisagent le travail en partenariat avec les organisations professionnelles concernées


Les messages de cette rencontre seront portés par les agences et les organisations de
Régions à Copenhague en décembre dans les discussions de la Conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique en vue d’un accord post- Kyoto. Ils constitueront également des contributions pour la préparation d’autres rencontres susceptibles d’alimenter et d’approfondir le dialogue, comme par exemple le « Sommet mondial sur la sécurité alimentaire » organisé par la FAO les 16 et 17 novembre à Rome ou le « Sommet des Régions du monde sur la sécurité alimentaire » organisé par le FOGAR et la CRPM qui se tiendra à Dakar, à l’invitation de M. Wade, Président de la République du Sénégal, les 18 et 19 janvier 2010.


C’est donc dans cette perspective que Brigitte Bornemann-Blanc, déléguée générale des entretiens Science et Ethique intervient au cours de la journée de 22 octobre pour présenter l’action et les recommandations pour Copenhague émises lors des entretiens Science et Ethique 2009 avec la mise en perspective des enjeux du changement climatique et les apports des énergies renouvelables de la mer comme une réponse participant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre suivant les objectifs européens.

Le réchauffement climatique met en question tant l’avenir de la planète, de l’humanité et de l’ensemble des espèces que nos habitudes de vie, notre santé et l’aménagement de nos communes.
Quels que soient les efforts déployés en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, des changements profonds sont désormais inéluctables

Aujourd’hui, nos consommations énergétiques au niveau mondial, sont actuellement assurées à 36 % par le pétrole, à 25 % par le charbon, à 22 % par le gaz naturel. En d’autres termes plus de 80 % de l’énergie consommée sur la planète provient des trois grandes énergies fossiles, polluantes et non-renouvelables.

Dès lors, la problématique de l’énergie et celle du changement climatique sont liées de façon indissociable et il faut agir à plusieurs échelons :
à l’échelon international car pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, nous avons à gérer un bien collectif , le climat qui appartient à plus de six milliards d’individus (neuf milliards vers 2050) ;
à l’échelon européen au travers de la décision de l’Union européenne de s’engager dans l’objectif des « trois vingt » à l’horizon 2020 : réduire de 20 % les émissions, améliorer de 20 % l’efficacité énergétique, porter à 20 % la part des énergies renouvelables ;
à l’échelon national, en affichant des objectifs encore plus ambitieux notamment au travers de grenelle de l’environnement, du grenelle de la mer et des investissements futurs qui pourraient être dégagés dans le cadre de l’emprunt national ;
à l’échelon régional et local enfin où les collectivités ont un rôle majeur à jouer dans la prise de conscience des populations, dans la mise en œuvre d’expériences pilotes et dans l’édification d’un futur énergétique exemplaire.


Voir le programme de la rencontre

Voir le programme et les vidéos des entretiens Science et Ethique 2009


Sources : PNUD / FAO / BMO / entretiens Science et Ethique / RH – 3B Conseils