mardi 30 novembre 2010

L'Atlas du patrimoine maritime du Finistère


Avec 1250 kilomètres de côte, le département du Finistère est le plus côtier de France et compte presque le quart du littoral français. Il n’est donc pas surprenant qu’il rassemble assemble également l’essentiel du patrimoine maritime : phares et sémaphores, forteresses et maisons d’armateurs en constituent les symboles les plus impressionnants.

Il existe également un patrimoine plus modeste mais tout aussi précieux : chapelles votives, maisons de pêcheurs, cales de mises à l’eau, abris de marins, autant d’héritages qui témoignent de la variété des activités maritimes au cours des siècles.
Pour la première fois un ouvrage sous forme orme d’atlas commenté recense l’ensemble de ce patrimoine du plus prestigieux au plus modeste. Les fonctions liées à ces aménagements littoraux sont également dé!nies et les questions sont posées sur l’avenir de ces héritages économiques et culturels.

L'inventaire de ce patrimoine très riche est rassemblé dans l'ouvrage de Françoise Péron et Guillaume Marie (*), auteurs de L'Atlas du patrimoine maritime du Finistère paru aux éditions du Télégramme.


Cet ouvrage sur la patrimoine maritime du Finistère arrive au moment où le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand - suivant la proposition de la Commission nationale des monuments historiques - a décidé le classement au titre des monuments historiques de quatorze phares du littoral français dont neuf sont bretons : le phare des Héaux-de-Bréhat (22), le phare du cap Fréhel (22), celui de Pontusval à Brignogan-Plage, les phares du Créac'h et du Stiff, à Ouessant, le phare d'Eckmühl à Penmarc'h, le phare de l'île Vierge à Plouguerneau, le phare de Saint-Mathieu à Plougonvelin, le grand phare de Belle-Ile (56) à Bangor.


Après un travail d'inventaire qui a permis d'identifier les phares qui présentaient « le plus grand intérêt patrimonial », seuls les phares du littoral français ont été sélectionnés. La commission nationale a retenu en effet comme critères outre les qualités architecturales et la valeur historique mais aussi ceux qui sont accessibles au public.

Aucune disposition n’est à ce jour prévue pour les phares de haute mer mais elle marque un tournant majeur pour les 130 phares français. Jusqu’à présent seul le phare de Cordouan, était classé monument historique, depuis 1862.

Pour la Région Bretagne «ce pas en avant, ne doit pas faire oublier les phares en mer. Il faut que l'État ose initier une démarche analogue car ces monuments sont porteurs de la mémoire des hommes. Et il ne faudra pas attendre trop longtemps». Cependant cette décision apporte ainsi une haute valeur ajoutée au littoral breton, riche d'un patrimoine unique par sa densité et sa diversité.

Ce classement n'ajoute, à ce jour, qu'une valeur relative à ce patrimoine. L'État ne prend aucun engagement autre que ce classement mais on sait par expérience qu'il apporte quelques garanties pour la protection et la mise en valeur des monuments concernés.

(*) Les auteurs :
Françoise Péron, agrégée de géographie est professeur émérite à l’université de Bretagne Occidentale. Spécialiste des îles et du patrimoine maritime de Bretagne, elle a publié en 1997 Ouessant, l’île île sentinelle aux éditions Chasse-Marée. Elle a dirigé l’ouvrage Le patrimoine maritime paru en 2002 aux Presses universitaires de Rennes et codirigé un autre ouvrage fondamental Les Français, la terre et la mer, édité en 2005 chez Fayard.

Guillaume Marie est docteur en géographie et a mené des recherches sur le patrimoine maritime culturel de Bretagne à l’université de Bretagne Occidentale, dans le cadre du laboratoire Géomer (UMR MR LET LETG). Il est désormais professeur régulier de géographie à l’Université du Québec à Rimousk

Article RH 3B Conseils
source éditions du Télégramme /Région Bretagne /ministère de la Culture