vendredi 17 septembre 2010

La mission sur l'avenir des pêches profondes a remis son rapport.

Nous évoquions dans un article de ce blog du 10 juillet 2009, la question des ressources halieutiques et celle du chalutage en eau profonde, une mission confiée dans un premier temps à Louis Le Pensec, ancien ministre de la Mer, mais qui avait renoncé en raison de divergences dans l’approche du dossier.

Une mission «Pêches profondes», a donc été confiée au député-maire du Croisic, Philippe Boënnec, lequel vient de remettre ses conclusions - après 16 réunions de travail, parfois houleuses - au ministre de l'Agriculture et de la Pêche (MAAP) et à son collègue de l'Ecologie (MEEDDM).

Ce dossier particulièrement sensible qui touchent des ports comme Le Guilvinec, Concarneau, Lorient ou Boulogne-sur-mer, se heurte bien évidemment à des approches différentes en raisons des intérêts économiques en jeu.

Trois options ont été examinées lors de ces travaux :
- l'arrêt de l'activité,
- le statu-quo,
- «la révision et l'amélioration» des pratiques actuelles.

C'est cette troisième voie qu’a retenu la Mission en préconisant « une pêche mieux encadrée ».

Pour le président de la mission, il s’agit de «mettre en pratique l'approche écosystémique en essayant de concilier conservation et exploitation» (…) «il faut organiser le gel de l'empreinte écologique», c'est-à-dire ne pas étendre les zones de pêche actuelles, en Atlantique Nord-Est et dans les mers australes, au large des Kerguélen.

Le rapport indique qu’il faut d’une renforcer les connaissances scientifiques et les données sur les stocks des espèces concernées ( la lingue bleue, le sabre noir, le grenadier …) et d’autre part améliorer les techniques de pêche en privilégiant les palangres plutôt que le chalutage.. Le rapport préconise en outre de renforcer les contrôles, de mettre en place aussi un plan de sortie de flotte «en cas de nécessité».

Les ONG environnementales qui réclamaient l'arrêt de la pêche, avaient quittées cet été les réunions de travail de la Mission parlant « d’imposture » ne seront sûrement pas en phase avec les conclusions du rapport. In fine ce sont les deux ministres qui devront trancher…

On se souviendra sur ce point que, en juillet 2009, le ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche, Bruno Le Maire avait indiqué qu’il s'agit de "voir comment conjuguer la défense de l'environnement et le chalutage en eau profonde » indiquant par ailleurs que "ce n'est pas aux pêcheurs de supporter le coût social et économique" d'une éventuelle réforme des techniques de pêche.

Pour aller plus loin :
Consultez les statistiques de la PCP


Vous pouvez retrouver les débats des entretiens Science et Ethique 2004 qui abordaient ces problématiques au travers du thème « Les pêches et les avancées scientifiques ».


Retrouver également l'intervention de Gérald Hussenot, secrétaire général du comité régional des pêches de Bretagne aux entretiens Science et Ethique 2009 sur le thème " Changement climatique : les enjeux Nord Sud, la sécurité maritime et pêche".



Article RH 3B Conseils
sources : AFP / Télégramme