jeudi 8 juillet 2010

Forum de Valeurs Vertes : l’exploration et l’exploitation du pétrole en eaux profondes ?

Après le naufrage de Deepwater Horizon, Valeurs Vertes organise un forum de discussion internet sur le thème « comment envisager l’exploration et l’exploitation du pétrole en eaux profondes ?

- Une catastrophe écologique peut-elle se transformer en catastrophe économique majeure ?

- La plateforme d’exploration pétrolière de BP qui pollue le Golfe du Mexique peut-elle remettre en cause l’exploration en eaux profondes ?

- Existe-t-il des procédés fiables pour juguler cette catastrophe et éviter les prochaines ?

- Les technologies de pointe de certaines entreprises françaises peuvent-elles y trouver un champ d’application ?

C’est sur toutes ces questions que Valeurs Vertes au travers de son entend susciter le débat autour de spécialistes dont :

- Michel Girin (*) : CEDRE
- François Kal
aydjian : IFP
- Yann Barthélémy :
FNE
-et d’autres notamment de l'
INERIS

Participer au forum de Valeurs Vertes ICI

Nous avons évoqué à plusieurs reprises sur ce blog la catastrophe dans le Golfe du Mexique :
- le 10 mai 2010 : « Des navires de dépollution bretons sur la marée noire en Louisiane ? »
- le 16 juin 2010 : « La marée noire américaines sur les côtes européennes à l’automne ? »
- le 29 juin 2010 : « Ecocéane à la rescousse de la Floride dans la lutte contre la marée noire".

Comme l’indiquait il y a quelques jours le CEDRE, durant l’effort engagé par les autorités américaines pour lutter contre la pollution de la plateforme Deepwater Horizon n’a pas faibli.

Les valeurs annoncées le 30 juin restent impressionnantes : 42 700 personnes engagées, 850 km de barrages, 1 500 km de barrages absorbants, 106 000 m3 d’émulsion récupérés, 6 000 m3 de dispersants utilisés dont 2 200 m3 à partir du fond et 275 opérations de brûlage qui auraient permis de disperser dans l’atmosphère environ 38 000 m3 d’hydrocarbure.

Cependant, la controverse sur le débit de rejet du puits se poursuit. Les quantités quotidiennes s’échappant du fond de la mer sont maintenant estimées à 7000 voir 8000 m3/ jour.

Après 71 jours cela représente un volume d'environ 500 000 m3. Les autorités américaines annoncent que 700 km de littoral sont pollués dont 400 km en Louisiane. Enfin 89 916 demandes d’indemnisation ont été présentées et 138 millions de dollars ont déjà été versés.

La société Ecocéane a vendu à la société américaine AshBritt 10 bateaux (5 Cataglop CG92 de 9,20 mètres et 5 Cataglop CG66 de 6,60 mètres) et loué pour neuf mois son navire hauturier de récupération d'hydrocarbures de 18 mètres, le Catamar.

Pour en savoir sur les moyens mis en œuvre sur zone, plus lire également les articles parus sur le blog Défense et Environnement
- 11/05/2010 : L’US Army en renfort
- 31/05/2010 : Le Corps des ingénieurs de l’armée de terre donne son feu vert à la construction d’une île artificielle
- 09/06/2010 : Des casques bleus de l’environnement ?
- 06/07/2010 : Un dirigeable de l'US Navy dans la lutte contre la marée noire


Par ailleurs rappelons que les entretiens Science et Ethique en 2003 ont traité de ces questions de forages eaux profondes, de l’exploration et l’exploitation du pétrole en eaux profondes.

Les mers et les océans présentent des enjeux scientifiques, géopolitiques et économiques mondiaux. Etudiés depuis l’espace jusqu’aux abysses, leur connaissance et leur exploitation s’appuient sur les recherches et les innovations technologiques, relèvent du droit de la mer et concernent tous les domaines de l’océanographie : géosciences, physique, biologie, spatial...



La connaissance actuelle des grandes profondeurs permet d’atteindre des richesses énergétiques et minérales toujours en cours de réévaluation. L’exploitation industrielle vise désormais les marges continentales, au-delà des plateaux continentaux, jusqu’à 3000 mètres de profondeur.



Des démarches scientifiques sont menées au niveau mondial par les Etats, les grands organismes, les centres de recherches publics et privés, les universités... pour mettre en commun les moyens de la recherche et de l’ingénierie océanique.

Il est devenu nécessaire d’étudier et d’exploiter les océans différemment et d’évaluer de manière précise la diversité et la fragilité des richesses de la mer et des océans. Ceci suppose une intervention à des niveaux européens et internationaux et une réelle prise de conscience citoyenne pour une gouvernance de l’océan.

Dans son intervention aux entretiens Science et Ethique 2003, Alain Morash s'était penché sur les technologies au service de l'exploration scientifique des océans. Revoir son intervention sur le thème : « Un exemple de collaboration industrie-recherche publique en grands fonds océaniques »


(*) Relire également l’article du blog du 2 juillet 2010 présentant le livre de Michel Girin (Cedre) sur « Les pollutions chimiques accidentelles du trasport maritimes", aux éditions Quae.

Sources : Valeurs Vertes / CEDRE/ AFP / RH