mardi 6 juillet 2010

Agenda 21 : le Conseil Général du Finistère adopte son nouveau programme 2010-2014



La prise en compte du développement durable en Finistère est désormais une réalité bien ancrée depuis quelques années puisque c’est en 2003 que le conseil général du Finistère avait adopté à l'unanimité une démarche vers le développement durable.

Après trois années de préparation, un Agenda 21 pour la période 2006-2009 a été mis en place. (voir ici le bilan) C’est désormais une nouvelle étape qui a été franchie avec le vote d’une seconde programmation 2010-2014.

Le bilan du premier agenda montre l’action innovante du Finistère dans des domaines touchant à la vie quotidienne des habitants du département, comme l'accessibilité d'espaces naturels sensibles aux handicapés, l'accompagnement du développement de l'agriculture biologique, le soutien à la filière bio avec des achats renforcés pour la restauration des agents inter-administrations (7 % en 2010 contre 1% en 2006), la mise en place de 160.000 heures d'insertion sur trois ans grâce aux clauses d'insertion dans les marchés publics du conseil général…..

S’agissant du second volet pour la période 2010/2014 la volonté affichée par le Conseil général est d’aller plus loin en faisant de l’Agenda 21, le fer de lance de toute sa politique départementale. Pour y parvenir Pierre Maille entend renforcer la participation, citoyenne en établissant un nouveau modèle de gouvernance.


« L’état des lieux du Finistère réactualisé avec le concours de l’INSEE en 2009, nous a permis de caractériser forces et faiblesses de notre département.
L’évolution démographique montre que l’effet conjugué de la baisse du solde naturel et l’allongement de la durée de la vie entraînent un vieillissement de la population. Il faut en tenir compte dans l’habitat, les services à la personne et l’accompagnement de la dépendance, l’emploi et la transmission des entreprises, le maintien des liens intergénérationnels, …

Le système productif finistérien est partie prenante de la mondialisation de l’économie : il est sensible aux crises financières et économiques, il est soumis aux règles de l’Union Européenne et de la concurrence internationale. Permettre à la pêche et à l’agriculture de s’adapter est nécessaire au maintien de l’emploi des industries de transformation présentes en force ici.

L’économie sociale, coopérative et mutualiste est un atout pour notre région.
Même si la cohésion sociale est encore forte, même si les écarts de revenus sont plus faibles qu’ailleurs, des inégalités perdurent, entre hommes et femmes, entre territoires, entre générations, ou bien pour l’accès aux services.

L’observation du développement territorial fait apparaître une consommation importante du foncier, au profit de l’habitat et des équipements mais au détriment de l’agriculture. Le coût est élevé en terme de mobilité et d’énergie. Des déséquilibres peuvent se creuser entre l’espace littoral convoité et les zones intérieures.

Le patrimoine naturel du Finistère est remarquable. Richesse des milieux, biodiversité, paysages, contribuent à l’attractivité du département mais sont fragiles et méritent d’être préservés. La reconquête de la qualité de l’eau est toujours un enjeu essentiel. «
 

Les cinq enjeux identifiés dès 2006 semblent toujours pertinents aux yeux des élus départementaux :
- renforcer les solidarités
- construire une économie solidaire et responsable
- favoriser un développement territorial équilibré et l’ouverture au monde
- préserver et anticiper pour prévenir
- mobiliser par l’exemple.

Leur déclinaison mérite cependant des actualisations comme l'a indiqué Pierre Maille au regard des acquis du plan d’actions précédent et des évolutions constatées dans l’état des lieux évoqué.

"Nous vous proposons de les synthétiser au travers de six objectifs stratégiques pour le Finistère de demain :
- faire des dynamiques démographiques un atout pour le Finistère,
- faire de l’aménagement un vecteur de solidarités sociale, territoriale et économique,
- agir pour un développement au service des Hommes et des territoires,
- favoriser l’épanouissement de tous les Finistériens,
- faire face aux enjeux écologiques et garantir la pérennité du patrimoine finistérien,
- agir pour un service public départemental de qualité.

Afin de préciser l’ambition de notre projet, nous les déclinons en 29 objectifs intermédiaires qui permettront aux services et aux élus de construire les plans d’actions qui guideront l’action au service des Finistériens. »


Pour la période qui s’ouvre le Département devrait accorder une attention particulière à 6 axes :
- le logement, repéré comme une préoccupation majeure pour nombre de Finistériens ;
- les grands enjeux énergétiques, la sécurité du Finistère étant fragile en ce domaine alors que le potentiel d’énergies renouvelables, marines en particulier, existe ici ;
- la dynamique économique finistérienne, autour des atouts majeurs du département, pour tirer parti des mutations en cours ;
- la mer et le littoral, caractéristique spécifique de notre territoire ;
- l’accessibilité de tous à la culture, aux sports et aux loisirs, nécessaire à la cohésion sociale, qui ne doit pas être la victime des réformes en cours ;
- le développement des services au public dans les territoires, marque de notre attachement à l’égalité des citoyens, alors que l’Etat réduit le nombre de ses fonctionnaires et l’implantation de ses services.


Pierre Maille souhaite que « l’Agenda 21 soit le projet stratégique du Conseil général. Nous avons jusqu’à présent considéré l’Agenda 21 comme une série d’actions ou de préconisations qui venaient s’ajouter au travail quotidien. Désormais, les principes du Développement durable doivent donner une vision globale à notre action, imprégner nos objectifs et nos méthodes de travail, à tout instant. Etre un processus permanent d’observation, de concertation, de transformation et d’adaptation, d’évaluation. »



Par ailleurs il convient de rappeler que La loi portant engagement national pour l’Environnement (« Grenelle II ») adoptée par le Sénat à l’automne et par l’Assemblée nationale le 20 mai 2010 inscrit le soutien de l’État aux agendas 21 locaux. Une 5ème session de reconnaissance est en cours d’expertise. La future stratégie nationale s’est fixée l’objectif d’atteindre 1 000 agendas 21 locaux en 2013.


Sources : CG29/ RH - 3B Conseils