jeudi 11 mars 2010

Quelle stratégie sur le climat après Copenhague ?

Alors que la conférence de Copenhague a échoué à trouver un accord contraignant sur la réduction des gaz à effet de serre, les regards se portent maintenant sur la conférence prévue à Cancún, au Mexique, en novembre 2010.

Connie Hedegaard, commissaire européenne pour l'action climatique, a expliqué aux députés européens que l'Union européenne doit maintenant chercher un accord international ambitieux mais réaliste.

Connie Hedegaard a été questionnée par les députés européens suite à la publication d'une stratégie de la Commission européenne pour redynamiser les négociations internationales sur le climat, le 9 mars.

La commissaire européenne a reconnu que la conférence de Copenhague a été moins réussie que ce que l'Union européenne (UE) souhaitait, mais elle a également souligné qu'elle avait tout de même représenté une amélioration. L'accord arraché en dernière minute reconnaît en effet que la limite des températures ne doit pas dépasser 2°C, mais il ne fixe pas d'objectif contraignant pour y arriver. Suite à cela, 55 pays - représentant près de 80 % des émissions mondiales - ont déjà annoncé vouloir réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.


Connie Hedegaard espère qu'un accord contraignant soit enfin trouvé à Cancún, même si elle pense qu'un tel accord sera sans doute reporté à 2011. « J'ai bien peur que les négociations sur le climat ne s'éternisent comme les négociations de Doha sur le commerce, avec un accord final reporté année après année », s'inquiète l'Allemand Jo Leinen (Socialistes et démocrates), qui menait la délégation du Parlement européen à Copenhague.

Les problèmes semblent être de deux types. D'un côté, certains pays ne sont pas encore prêts à un accord contraignant, souligne Connie Hedegaard. Selon elle, les Etats-Unis et la Chine devraient être mis sous pression. De l'autre, « les sondages montrent que seulement 30 % des Européens pensent que le CO2 a un impact sur le changement climatique », affirme l'Autrichien Richard Seeber (Parti populaire européen). Les engagements de l'UE pour être à la pointe de la lutte contre le changement climatique ne seraient-ils pas soutenus par les citoyens ?

Sans aller aussi loin, il est certain que l'Union européenne ne peut aller de l'avant seule. Le Britannique Martin Callanan (Conservateurs et réformateurs européens) souligne qu'en l'absence d'accord contraignant, une réduction unilatérale des émissions mettrait en danger la compétitivité des entreprises européennes. Et son compatriote Chris Davies (Alliance des démocrates et des libéraux) rappelle que l'UE dépend également de la bonne volonté des autres acteurs mondiaux. Le chemin vers Cancún s'annonce encore long et compliqué.

Rappelons enfin qu'à la veille de la Conférence des Nations-Unies sur le climat à Copenhague les entretiens Sciences et Ethique 2009 (15 et 16 octobre 2009)avaient retenu le thème de "l'Heure bleue : le changement climatique et le énergies de la mer".

les entretiens avaient en effet souhaité démontrer l’intérêt des énergies renouvelables de la mer, les enjeux dans le cadre du développement de l’aménagement du littoral européen, l’impact sur la biodiversité et les acteurs du monde de la mer, dans le cadre des recherches scientifiques et technologiques sur les énergies de la mer.


Pour mémoire, Connie Hedegaard avait été interviewée en exclusivité en décembre 2008 par Brigitte Bornemann-Blanc à l'occasion de notre plateau TVWeb les énergies renouvelables de la mer au Salon des énergies renouvelables que l'on peut retrouver sur canal C2. Visionner son interview.

Sources : Parlement européen / RH - 3B Conseils