lundi 14 mars 2011

Algues vertes : la Région rencontre les acteurs du projet de territoire de la Lieue de Grève


Après une campagne média choc qui a remis les algues vertes ont été au cœur de l’actualité, ces dernières semaines. Le président du Conseil régional Bretagne a rencontré, le 11 mars dernier, les acteurs impliqués dans les actions de lutte contre la prolifération des algues vertes, dans le cadre du projet de territoire de la Lieue de Grève et les exploitants d'une ferme pilote de Plouzélambre dans les Côtes d’Armor.

Jean-Yves Le Drian a voulu ainsi réaffirmer l’engagement de la région dans ce domaine et insister sur le fait que ce travail passe nécessairement par un dialogue serein entre les différentes parties concernées sur le terrain.

Rappelons que l'algue verte Ulva sp communément appelée Ulve ou laitue de mer se développe surtout entre mai et octobre, lorsque les eaux du littoral se réchauffent. Les algues vertes s'échouent sur les plages, et en se décomposant, elles peuvent émettre des gaz toxiques. Les tissus contenant du soufre dégagent ainsi de l’hydrogène sulfuré, gaz très dangereux pour la santé.


Depuis septembre 2009, la Région Bretagne s’est engagée au côté de l’Etat, dans l’élaboration du plan gouvernemental de lutte contre les algues vertes en particulier sur le volet préventif (les volets curatifs et sécurisation sanitaire relevant, pour leur part, de la seule responsabilité de l’Etat).

La Région s'y est inscrite comme partenaire exigeant dans l'élaboration du volet préventif du plan de lutte contre les algues vertes et plus particulièrement via la mise en œuvre des projets de territoire à très basses fuites d'azote.
"Ce partenariat exigeant est guidé par 4 principes d’actions :

- adopter un langage de vérité
: reconnaître, en toute transparence, l’ampleur du phénomène, toutes ses causes et conséquences ;

- se garder de tout anathème
: l’approche doit être collective et constructive, sans stigmatisation d’une catégorie d’acteurs ;

- sortir par le haut
: une prise de conscience et une réelle métamorphose des modèles agricoles et de l’agroalimentaire sont nécessaires ;

- un travail en collaboration
avec l’Etat et l’ensemble des acteurs régionaux et locaux concernés (collectivités, agriculteurs, associations, IAA, tourisme, etc.) s’impose."


La clé de voûte de ce plan, et plus particulièrement du volet préventif, est la mise en œuvre de contrats de territoire par les 8 baies concernées : 8 baies identifiées par le SDAGE - Schéma Directeur d'Aménagement de Gestion des Eaux Loire-Bretagne 2011-2015 - : baies de Saint-Brieuc, de Concarneau, de la Fresnaye et de Douarnenez, la Lieue de Grève et les anses de Locquirec, de l’Horn-Guillec et de Guisseny, qui ont accepté de relever le défi. Les deux territoires pilotes (La Lieue de Grève et la baie de Saint-Brieuc) ont transmis leur projet, pour avis, au Comité scientifique, en novembre dernier.

Issu d’un travail de longue haleine associant de nombreux partenaires, le projet (*) de territoire de la Lieue de Grève a reçu, le 21 février 2011, un avis globalement positif du Comité scientifique, qui a souligné la dynamique territoriale ayant guidé ce travail.

Le projet estimé à 39 M€ s’appuie notamment sur 8 fermes pilotes et privilégie le développement de systèmes de production plus herbagers. Il comprend un accompagnement technique et financier des agriculteurs et des mesures sur le foncier (60% d’herbe, réduction des entrées d’azote…), une valorisation des produits issus des fermes pilotes, la restauration des zones humides qui jouent un rôle majeur dans l’élimination de l’azote (dénitrification) et des améliorations des systèmes d’assainissement.

Au vu de l’avis rendu par le Comité (des objectifs ou indicateurs manquants ou à revoir à la hausse), et après plusieurs réunions de travail avec les acteurs locaux, le comité de pilotage présentera les évolutions du projet de territoire envisagées, le 12 avril prochain, lors d’un comité régional de suivi.

Relire également les articles du blog du 26/05/2010, du 28/04/2010, du 4/02/2010.

(*) Le projet repose sur cinq volets d’actions :
- le volet agricole : vise notamment à atteindre, à l’échelle territoriale, 60% d’herbe dans la surface agricole utile, une baisse de 10% des entrées d’azote et une réduction des pratiques à risque.

- le volet agroalimentaire : valoriser les produits issus des fermes pilotes : développement des circuits courts de commercialisation et des filières agroalimentaires de valorisation du lait, approvisionnement local en restauration collective.
- le volet foncier : accompagner le développement des systèmes herbagers et protéger les espaces sensibles (zones humides) par une réorganisation du parcellaire agricole.

- le volet zones humides
: parvenir à une gestion adaptée et à la préservation de ces zones aux fonctions épuratrices.

- le volet assainissement
: supprimer des rejets directs de dispositifs non collectifs, mettre en conformité des stations d’épuration qui présentent des rejets d’azote trop importants et limiter, voire supprimer, les défauts de collecte.



Article RH 3B Conseils
Source : Région Bretagne