mercredi 13 juillet 2011

Environnement : Coût record pour les réassureurs au 1er trimestre 2011

Coût pour les assureurs des catastrophes naturelles
Cause Région Perte en $ US Perte en € Dommages assurés Date 2011






Tremblement de Terre, Tsunami Japon 210 149,9 30 11-mars
Tremblement de Terre Nouvelle Zélande 20 14,27 10 22-fév
Tempête, tornades Etats-Unis 7,5 5,35 5 22-28 avril
Inondations
Australie 7,3 5,21 2,55 déc 10-janv 11
Tempête, tornades Etats-Unis 7 5 4,9 20-25 mai


FRANCFORT (Allemagne-UE). 13/07/2011 - 3B Conseils - BB. Selon un rapport publié hier par le réassureur allemand Munich RE (ici), la nouvelle évaluation des pertes économiques dues aux catastrophes naturelles de grande ampleur au 1er semestre 2011 serait de 265 milliards de $ US (191 milliards €). Un record !
Ce montant dépasse le total enregistré en 2005, année la plus noire jusqu'à ce jour avec 220 milliards de $ US dommages, soit 158 milliards €.

La plupart des pertes de cette première moitié de l'année sont liées au séisme et au tsunami japonais* du 11 mars dernier. Alors que la centrale de Fukushima était endommagée, les éoliennes offshore avaient résisté (voir Ici article du 23 mars 2011 FR). D'après La perte semestrielle pour le secteur des assurances atteint 60 milliards de $ US (43,3 milliards €), soit cinq fois plus que la moyenne depuis dix ans.

Au total, 355 catastrophes naturelles ont été enregistrées au 1er semestre dans le monde, contre 390 en moyenne sur la même période de ces dix dernières années. Les dégâts enregistrés au Japon sont énormes : 210 milliards de $ US à eux seuls (151 milliards €).
Fin mars, l'américain AIG, très présent en Asie, avait chiffré à 700 millions de $ US les indemnités qu'il pouvait être conduit à verser aux assurés auquel il convient d'ajouter sa participation au pool de réassureurs japonais. Swiss RE avait évaluait le coût à 1,2 milliards $ US.

Pour les assurances, les pertes générées par cette double catastrophe atteignent 30 milliards de $ US à (21,6 milliards €), un montant cependant inférieur aux pertes du secteur lors de l'ouragan Katrina, sinistre le plus coûteux de l'histoire de l'assurance, soit environ 70 milliards de dollars, qui avait ravagé La Nouvelle-Orléans en 2005 et tué 1300 personnes.
Claude Tendil, Président de Generali France avait expliqué lors de la leçon inaugurale du master "assurance et gestion du risque" de Paris Dauphine que le réchauffement climatique aurait de nombreux impacts et que les questions d'environnement devenaient un sujet crucial pour les métiers de l'assurance et de la réassurance.

Les tremblements de terre en Nouvelle-Zélande le 22 février et en juin derniers ont causé 20 milliards de $ US de dégâts (14,3 milliards €), dont plus de la moitié étaient assurés. L'addition était d'autant plus lourde que la ville de Christchurch se relevait à peine du séisme qui l'avait frappée en septembre 2010.

Les catastrophes météorologiques ont été également nombreuses et violentes au 1er semestre 2011, notamment sous l'influence du phénomène climatique de La Nina, qui a créé de fortes perturbations en refroidissant l'océan Pacifique tropical.

Avec 1.600 tornades recensées dans le monde entre janvier et juin, le premier semestre 2011 a presque d'ores et déjà battu le record annuel de 2008, quand La Nina avait également sévi, selon Munich RE.

Le sud et le centre des Etats-Unis ont été touchés par des tornades extrêmement violentes en avril-mai.

En début d'année, le nord-est de l'Australie a été victime de très fortes inondations puis du cyclone Yasi, la plus forte tempête dans la région depuis près d'un siècle.

Le 31 mars dernier, une étude de Swiss RE, numéro deux mondial de la réassurance, avait établi qu'en 2010, les catastrophes naturelles et techniques avaient causé des dommages économiques estimés à 218 milliards de dollars et coûtaient 43 milliards au secteur mondial de l’assurance (154,4 milliards et 30,5 milliards d’euros). Toujours d'après Swiss RE, le montant des dommages était trois fois supérieur aux 68 milliards de € enregistrés en 2009.

* Dernière nouvelle parue hier à propos de la catastrophe de Fukushima, " d'après le témoignage d'un ancien employé de Tepco, une falaise haute de 35m formait un barrage naturel contre l'océan et les tsunamis relativement fréquents dans cette zone sismique. Mais les intérêts économiques vont parfois à l'encontre de la nature : Katsumi Naganuma, âgé de 70 ans, a déclaré mardi au Japan Times avoir assisté au rabotage de la falaise lors de la construction de la centrale, il y a quarante ans. Ce serait notamment pour réduire les coûts de transport de l'eau de mer servant au refroidissement de la centrale que Tepco a écrêté la falaise de 25m...

Article : Brigitte Bornemann
Sources : Munich RE, AFP, Les Echos, Reuters, Generali France, 20minutes.fr