mercredi 3 juin 2009

Census of Marine Life sur la vie des océans : ce que nous avons perdu .


Selon une étude publiée par des chercheurs internationaux regroupés au sein du Census of Marine Life, la taille des poissons a commencé à décliner en Europe dès le Moyen-âge, avec l'apparition des premières pêcheries collectives.

Ce constat établit à partir de données géologiques, archéologiques, botaniques mais aussi à partir d'écrits historiques, dresse un tableau de l'état des océans depuis plusieurs siècles.

Il y a 200 ans, la faune marine était plus prolifique, les poissons plus gros et les prédateurs plus nombreux.

S’agissant du continent européen, l’étude présentée lors de la conférence à Vancouver (Canada), indique que "la vraie révolution en pêche marine est intervenue vers 1600 lorsque les bateaux, par deux, ont commencé à tirer des filets". Le rapport poursuit en rappelant que "l'impact des pêcheries dès les années 1800 en Europe a été énorme sur l'écosystème, probablement beaucoup plus important qu'on ne l'a jamais imaginé".

Dans un entretien accordé à l’AFP, le professeur Poul Holm, de l'Université de Dublin, indique que « la variété de la faune marine et son équilibre dans la chaîne alimentaire ont été profondément modifiés. Aujourd'hui, la population des prédateurs ne représente plus que 10% à 15% ce qu'elle était au début du XIXe siècle. Il y a une centaine d'années, si un cabillaud mesurait 1,50 mètres, aujourd'hui les plus gros n’atteignent que 50 cm, parce pêchés beaucoup plus jeunes. La moyenne d'âge du cabillaud est aujourd'hui de 2,8 ans alors que c'est un poisson qui vit dix ans".


Ainsi, dans la plupart des zones, si les changements provoqués par l'activité humaine ont mis un millier d'années environ à s'établir, les mutations sont observables sur quelques dizaines d'années seulement.

Parmi le nombre important d’informations fournies par ce rapport sur l’état général des océans, notons encore que :
- dans la région de Key West (sud de la Floride), la taille moyenne d'un poisson pêché était de 20 kg en 1950, contre 2,3 kg aujourd'hui.
- en Nouvelle Zélande, on comptait jusqu’à 32.000 baleines au début du XIXe siècle lorsqu'il n'y en a plus qu’un millier aujourd'hui (sud de la Nouvelle-Zélande).

Bien que le constat soit sombre le professeur Holm veut afficher un « message d'espoir qui suggère que si nous revenons en arrière, établissons des règles pour les pêcheries et évitons d'imposer des stress sur les habitats marins, nous serons capable de restaurer la vie des océans afin de nourrir davantage de gens qu'aujourd'hui".


Sources : Census of Marine Life / AFP / RH- 3B Conseils