Les conséquences de la tempête Xynthia sur les côtes charentaises et vendéennes ont amené l’Etat à engager avec ses services un état des lieux général du littoral français et des mesures et infrastructures de protection.
Dans ce cadre le département du Finistère peut faire l’objet d’une attention particulière puisqu’il est le premier département en linéaire côtier, avec ses 1 250 kilomètres de côtes - ce qui représente près du quart du linéaire littoral français métropolitain, et ses 118 communes littorales (sur 283).
Le préfet du Finistère, Pascal Mailhos, a donc présenté un certain nombre de mesures propres à renforcer la protection des zones sensibles avec un plan d’actions de prévention face au risque de submersion marine.
Les plans de prévention des risques (PPR) vont être réexaminés à la loupe par les services de l’Etat et selon les cas et l’état de nécessité, certains périmètres pourront être modifiés en raison d’élévation du niveau de la mer.
En l’état actuel des données disponibles en Finistère, les PPR ont été élaborés à partir d'une étude réalisée en 1985 par l'UBO, mais il a fallu attendre la fin des années 1990 pour la création de plan de prévention des risques submersion marine, débouchant sur :
- 7 plans de prévention des risques ont été prescrits en 1997 et 1998 sur la côte sud entre Penmarc'h et Fouesnant. et approuvés entre 1997 et 2000
- 14 plans pour la côte nord entre Plouguerneau et Saint-Pol-de-Léon, prescrits entre 2000 et 2002 et approuvés en 2007.
Le préfet du Finistère explique d’ailleurs qu’à la suite de la tempête de mars 2008, nous avons étudié « une extension possible des plans de prévention en fonction de la montée des eaux et des dégâts (l'île de Sein et Douarnenez). Ces observations seront croisées avec une cartographie des zones basses».
L’ensemble du dispositif va donc être réactualisé. A cela s’ajoutera un état général des ouvrages parfois très anciens avec un recensement des systèmes de protection (digues, protections naturelles) et leur classement en fonction du nombre de personnes qu'ils protègent.
D’ores et déjà le renforcement des infrastructures de protection dans les secteurs les plus sensibles sont prévus comme à Combrit et à l'Ile-Tudy (renforcement des dunes d'ici l'été avant la construction d’une digue de sécurité de 600 à 700m pour 2011). À l'île de Sein, le confortement de trois digues est inscrit d’ici au début de l’année 2011. Sur la côte nord, c’est le secteur de Guissény qui va faire l’objet d’un traitement prioritaire.
S’agissant des sites d’hébergement accueillant des touristes, au vingt-six campings qui font déjà l’objet de prescriptions particulières allant jusqu’à la fermeture en période de forts risques, pourraient s’y ajouter une quinzaine d'autres campings.
La submersion marine qui est liée à la conjonction de phénomènes météorologiques comme hydrodynamiques (marée, courants...) est sans doute amener à devenir une réalité plus forte encore en raison de l’élévation du niveau de la mer liée au réchauffement climatique. Dès lors, c’est l’ensemble des acteurs locaux, des communes au services de l’Etat, qui est mobilisé sur cette question dont on a vu le caractère particulièrement sensible chez les populations récemment touchées sur la façade atlantique par la tempête Xynthia.
Relire également les articles du blog du 26 avril 2010 sur la modélisation des vagues et du 4 décembre 2009 sur la Bretagne face à la montée des eaux
Sources : Préfecture du Finistère / Télégramme / RH - 3B Conseils