Suite aux conclusions du Grenelle de la mer, le Président de la République avait exprimé dans son discours sur l’ambition maritime de la France http://www.elysee.fr/webtv/discours-france/discours-de-m-le-president-de-la-republique-sur-la-politique-maritime-de-la-france-video-3-1264.html - prononcé au Havre le 16 juillet dernier -, son souhait de voir la France se doter d’ici à la fin de l’année 2009 d'une «plate-forme technologique unique », de rang mondial, dans le domaine des énergies marines" avec pour chef de file l'IFREMER ».
A l’occasion du 20ème anniversaire du Technopôle Brest Iroise (TBI), le 4 septembre dernier, Jean-Yves Le Drian, Président de la Région Bretagne, a annoncé que celle-ci se portait officiellement candidate pour accueillir, à partir de Brest, cette grande plate-forme technologique sur les énergies marines.
Le président du Conseil régional avait rappelé à cette occasion que « la Bretagne concentrait dès à présent tous les savoir faire et compétences nécessaires à la mise en œuvre de ce projet : les moyens de recherche, publics et privés, mais aussi le potentiel industriel, les infrastructures portuaires nécessaires au développement à plus grande échelle de ces innovations technologiques ».
« Les Bretons sont prêts à relever ce défi, à condition de continuer à travailler en réseau, depuis Brest, avec d'autres sites en Bretagne, dans les Pays de la Loire et ailleurs en France ».
Dans cette perspective, les entretiens Science et Ethique des 15 et 16 octobre ont fait le point sur les avancées scientifiques de la recherche française.
Le « territoire maritime français » qui est le deuxième du monde par sa superficie avec près de 18 000 km de côtes possède en effet un potentiel exceptionnel dans le domaine des énergies marines qu’il convient de soutenir, développer et valoriser.
Les énergies renouvelables de la mer sont une des composantes qui permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en diminuant la dépendance énergétique des territoires îliens et des villes du littoral.
Les Présidents des trois collectivités (Conseil régional de Bretagne, Conseil général du Finistère et Brest métropole océane) ont tenu à apporter leur soutien aux 13èmes entretiens Science et Ethique “l’Heure bleue : changement climatique et énergies de la mer” lesquels ont permis aux acteurs des collectivités territoriales et locales d’affirmer une nouvelle fois leur ambition commune dans le domaine maritime pour la Bretagne, le Finistère et Brest métropole océane.
Nous publions ici les messages de soutien adressés aux entretiens Science et Ethique :
François Cuillandre
Maire de Brest
Président de Brest métropole océane
« Brest connaît de longue date une forte émulation scientifique dans bien des domaines. Mais de toutes les conférences qui se tiennent régulièrement ici, celles consacrées à la mer et aux océans ont une place particulière. Par son histoire, sa géographie, son développement économique, toutes les questions liées à la mer résonne à Brest de manière presque identitaire.
Brest a su patiemment se doter d’outils et de compétences reconnus internationalement, qui font aujourd’hui de notre territoire une capitale européenne des sciences et technologies de la mer.
Dans ce concert de développement scientifique, les entretiens « Science et Ethique » se déroulent chaque année depuis plus de 10 ans avec le soutien de Brest métropole océane. Indéniablement, ces entretiens s’inscrivent dans la maturité scientifique et la dynamique de la pointe de Bretagne.
Je veux saluer cette volonté de rassembler la diversité des points de vue, de croiser les disciplines et de permettre leur rencontre par un regard éthique posé sur les avancées scientifiques. Cette démarche interpelle fortement des acteurs de la mer et des océans et sensibilise toutes les générations en particulier sur les grandes questions environnementales et sociales soulevées par l’utilisation d’un espace aussi riche que fragile.
Cette année, les Entretiens lèvent le voile sur les grandes questions liées aux énergies marines et aux changements climatiques. Il s’agit d’une étape importante à la veille du sommet de l’ONU sur le climat qui se tiendra à Copenhague. L’enjeu est mondial, il dépasse les frontières de Brest métropole océane, mais il ne nous est pas étranger. C’est pourquoi le soutien apporté par la collectivité est avant tout celui d’une agglomération engagée et responsable. »
Jean-Yves Le Drian
ancien ministre
Président du Conseil Régional de Bretagne
« Le réchauffement climatique est aujourd’hui une problématique globale à traiter selon deux axes : l’atténuation et l’adaptation. Concernant l’adaptation, la connaissance et l’anticipation des conséquences des modifications à venir constituent un enjeu particulier pour la Bretagne tant à terre qu’en mer.
Les activités humaines sont directement responsables de ces bouleversements et les consommations d’énergie fossile en forte croissance depuis plusieurs années en sont une des origines. Il est donc nécessaire de changer rapidement de modèle en limitant notre consommation d’énergie mais également en trouvant de nouvelles sources de productions viables. Les océans présentent sous diverses formes des gisements d’énergie importants que nous devons collectivement apprendre à exploiter.
La Bretagne a conscience de ces enjeux et travaille depuis plusieurs années déjà, à l’échelle de son territoire, sur ces problématiques énergétiques.
Avec ses vents soutenus, ses forts gisements de courants et son exposition à la houle de l’Atlantique, la Bretagne, région résolument tournée vers la mer, bénéficie d’un potentiel énergétique marin conséquent. Il n’est donc pas surprenant de voire un nombre croissant de projets voire le jour dans notre région. Ainsi, les technologies hydroliennes, houlomotrices et éolien offshore flottant constituent des solutions pour répondre à ce besoin de production propre. Elles vont prochainement rentrer dans des phases de démonstration.
En parallèle des développements technologiques, la Région est dès à présent attentive aux modalités de déploiement de ces outils de productions le long des côtes bretonnes, avec l’ensemble des acteurs intervenant sur les thèmes de l’énergie et de la mer. Au-delà des problématiques physiques (ressources, potentiel énergétique…), les questions environnementales, de cohabitation des différents usages, d’infrastructures et de logistique à terre, sont à poser afin d’aboutir à une vision partagée et concertée pour mener ces projets. La Région est ainsi présente aux côtés des projets pour contribuer à garantir leur bonne insertion sociale et environnementale.
La Région est depuis le début de l’aventure des énergies marines fortement mobilisée. Elle est aujourd’hui en première ligne tant à l’échelle de la Bretagne qu’à l’échelle nationale, de leur développement, qui outre des opportunités énergétiques majeures, présentent aussi des potentiels scientifiques, industriels et énergétique de premier plan.
La Bretagne a donc d’ores et déjà engagée ce rendez-vous avec les énergies marines. »
Pierre Maille
Président du Conseil général du Finistère
« Pour leur 13ième édition, les entretiens « Science et Ethique, ou le devoir de parole », ont choisi d’aborder le changement climatique sous deux angles :
L’obligation qui nous est faite d’agir pour réduire les émissions de gaz dont la responsabilité dans le réchauffement de notre planète est désormais démontrée. Pour les recherches sur les énergies renouvelables, non émettrices de gaz carbonique, la Bretagne est bien placée et tout particulièrement dans le domaine des énergies marines.
Ici sont en effet réunies à la fois les conditions naturelles, les savoir faire industriels, et les connaissances scientifiques sur le milieu marin.
Les mouvements de marée de grande amplitude, les courants puissants, des vents fréquents, permettent d’expérimenter tout type de dispositif.
La maîtrise des constructions navales, la connaissance des phénomènes de corrosion en milieu marin, permettent de réaliser éoliennes off-shore et hydroliennes.
La présence de laboratoires universitaires, d’Ifremer, du Service hydrographique de la Marine… donne une grande connaissance des comportements de l’océan et des caractéristiques de ce milieu.
Ici, les collectivités locales se mobilisent pour qu’une plate-forme d’essais sur les énergies marines renouvelables soit installée à la pointe de Bretagne répondant à la volonté du Président de la République, en juillet dernier, à l’issue des travaux du Grenelle de la mer.
L’impact du changement climatique sur la biodiversité, auquel les Bretons sont sensibilisés : algues vertes qui prolifèrent, apparition d’espèces nouvelles qui viennent perturber les équilibres et ont des conséquences pour la qualité de notre cadre de vie ou l’activité économique.
Dans ces domaines encore, Brest réunit les établissements de recherche, prépare les expéditions scientifiques vers les pôles, lieux importants pour l’étude du climat, reçoit les mesures transmises par les satellites…
Les débats promettent donc d’être riches et surtout de permettre à un large public de mieux comprendre les enjeux et l’urgence de faire évoluer nos comportements.
Les entretiens Science et Ethique contribuent ainsi à la réflexion collective et à la mobilisation des citoyens.
Ils ont toute leur place à Brest et je leur souhaite un grand succès.»
Lors des entretiens 2009, sont notamment intervenus :
- Janick Moriceau, vice-présidente du Conseil régional de Bretagne, chargée de la mer
- Alain Masson, 1er vice-président de Brets métropole océane, chargé du développement durable
- Réza Salami, Conseiller général du Finistère, en charge de l'enseignement supérieur, la recherche et la jeunesse et adjoint au Maire de Brest chargé des relations internationale.
Voir leurs interventions aux entretiens Science et Ethique 2009.
Sources : Région Bretagne / Département du Finistère / Brest métropole océane /
RH – 3B Conseils