mercredi 14 avril 2010

La Manche sous la surveillance de l’Ifremer

Parmi les mers les plus fortement anthropisées, La Manche et le sud de la Mer du Nord présentent des enjeux économiques considérables.
Soumises à une multiplicité d'utilisateurs ayant des intérêts souvent antagonistes, elles font l’objet de multiples pressions et conflits d’usages, ce qui pose un véritable défi : la gestion durable des ressources marines de cet écosystème.

Parmi les enjeux économiques touchant ces deux mers on peut relever de manière non-exhaustive : la pêche, le tourisme et les activités de loisirs, l’extraction de granulats marins, la circulation maritime, les zones portuaires de premier plan, les énergies renouvelables marines avec les éoliennes off-shore notamment (consultez également le blog des énergies de mer)…

Afin de préserver les milieux marins et les biens et services qu’ils fournissent, il est apparu nécessaire d’améliorer la connaissance sur l’impact des diverses contraintes anthropiques exercées.
C’est l’objectif des travaux de recherche pilotés par l’Ifremer et regroupés sous le label «Chantier Manche», objet - il y a quelques jours - d’un récent Colloque à Rouen.

Ce défi ambitieux pour l’exploitation durable du milieu marin, vise donc à fédérer les spécialistes du domaine marin autour de projets communs et à faciliter le transfert des avancées scientifiques vers les structures décisionnelles territoriales et européennes.

Malgré ces pressions, les ressources naturelles (halieutiques, conchylicoles mais également minérales) de ces zones suscitent des convoitises, tant au niveau national qu’européen.
La demande sociétale, institutionnelle (Union européenne, état et collectivités territoriales) mais également société civile (pêcheurs, industriels, ONG…), concernant l’analyse des réponses de l'écosystème et de ses ressources aux différents types de contraintes, dont le changement climatique global, a évolué et ne cesse de croître.

Les questions posées concernent de plus en plus les interactions entre différentes espèces, entre stratégies d’exploitation et espèces exploitées, entre dégradation du milieu et écosystème, entre activités humaines conflictuelles … et les réponses attendues doivent intégrer l’ensemble de ces situations.

Ce que Christophe Le Visage, secrétaire général de la mer résume par : « il faudra trouver des compromis ».

Il est à noter également que la constitution des RAC (Regional Advisory Council) à l’échelle européenne, et plus particulièrement du sous-RAC "Manche", prévoit d’associer l’ensemble des usagers, scientifiques et institutions dans l’analyse des scénarios de gestion, pour une exploitation durable des ressources marines.

Comme l’indique l’Ifremer « dans cette éco-région, des systèmes d’intégrations et de synthèses de ces connaissances sur les écosystèmes et de développement de nouvelles recherches sont indispensables pour la mise en œuvre d’une démarche écosystémique de la gestion des ressources marines et l’amélioration de la qualité des conseils de gestion et de planification délivrés à l'autorité publique ».

Dans le cadre du « Chantier Manche » plusieurs études ont été lancées notamment les programmes Cesh sur les céphalopodes, ou Charm 1 et 2, permettant de dresser un atlas des ressources halieutiques.


Sources : Ifremer / Ouest-France / RH – 3B Conseils