JAKARTA (AFP) - 05/02//2008 - Retirant avec précaution l'épais tissu noir qui recouvre son aquarium, Erfin Hongdoyo dévoile son trésor: un poisson arowana rouge de 40 cm de long. Ce Sino-Indonésien habitant Jakarta est l'heureux possesseur d'un Scleropages formosus (scléropage d'Asie), poisson d'eau douce quasiment éteint à l'état sauvage. Surtout connu sous le nom d'arowana "super red", cet animal au corps ondulant ne se trouve plus que dans certaines rivières de Bornéo. Son élevage strictement réglementé se borne à l'Indonésie, la Malaisie et Singapour. "Il ressemble à un dragon", affirme M. Hongdoyo, en confiant qu'il refuserait de vendre sa créature 25 millions de roupies (2.800 dollars). Le "poisson-dragon" rouge est devenu l'objet des spéculations les plus extravagantes, certains spécimens dépassant les 55.000 dollars (36.000 euros).
Dimanche s'est conclue à Jakarta une foire-concours consacrée aux arowanas, surtout les rouges, les plus prisés. Un poisson a été acheté 180 millions de roupies (20.000 dollars, 13.100 euros), un autre 200 millions (22.100 dollars, 14.500 euros). Les éleveurs que l'AFP a rencontrés sur place constatent unanimement une hausse de la demande en Chine, au Japon, à Taïwan mais aussi en Inde. Pour beaucoup de Chinois, posséder un arowana est l'assurance de bénéficier des pouvoirs mythiques du dragon : santé, chance, foyer soudé, affaires florissantes. D'autres souhaitent exposer dans leur salon ce symbole de luxe, à l'instar d'une toile de maître. La fièvre a stimulé la création de fermes piscicoles spécialisées, parfois cotées en bourse et gérées par des millionnaires. "La concurrence augmente", souligne Jap Khiat Bun, PDG de CV Maju Aquarium. "Il y a maintenant plus de 200 éleveurs à Pontianak (Bornéo), ils détournent l'eau de la rivière directement vers leurs bassins".
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