L'association pour l'étude et la conservation des sélaciens (Apecs), basée à Brest particulièrement connue pour le travail qu’elle effectue dans le domaine de l’observation des requins pèlerins *, est aussi très fortement impliquée dans l’étude des raies (cousines aplaties des requins) sur l’ensemble du littoral français.
C’est ainsi qu’une cinquantaine d'espèces de raies fréquentent les eaux françaises (600 dans le monde) et restent encore mal connues. On connaît ainsi peu d’éléments sur leurs lieux de reproduction et de ponte.
C’est donc au travers du programme CapOeRa ** (Capsules d’Oeufs de Raies), projet pluriannuel d’envergure nationale, qu’elle agit notamment avec un double objectif :
- combler le manque de connaissances sur ces poissons menacés (aire de répartition de chaque espèce, période de ponte, identification des zones de reproduction). - sensibiliser le public à la présence des raies sur nos côtes et à la nécessité de connaître et préserver la biodiversité.
C’est donc à l’occasion de la période de Pâques qu’elle lance sa nouvelle campagne de collecte d’œufs de raies *** « A Pâques, il n’y a pas que les cloches qui pondent des œufs ! », en invitant le public qui trouverait ces capsules en bord de mer à les ramasser puis à faire part de sa récolte à l’association.
De nombreuses manifestations seront donc sur le littoral français ayant pour but d’inviter le public à prolonger sa collecte de capsules d’œufs de raies **** tout le reste de l’année.
L’ensemble de ces données sont particulièrement précieuses pour les scientifiques et permettront d’affiner les connaissances sur la ressource, de déterminer des zones de protection éventuelles.
Ces capsules, spécifiques à chaque espèce, sont autant d’indices de la présence de ces poissons fréquentant notre littoral. Ainsi, en collectant ces capsules et en les identifiant, il est alors possible de réaliser de façon indirecte un inventaire et une cartographie de ces fréquentations et d’identifier des secteurs à priori importants pour la reproduction de ces poissons. la méthode consiste à inventorier les récoltes de capsules de raie, les enveloppes ayant contenu les embryons et les juvéniles qui s'en sont extirpés (après une gestation sur le fond de 5 à 6 mois).
Il ressort en effet des différentes données notamment celles émanant des professionnels de la pêche que le stock est en net recul avec une diminution de 90% en 30 ans. Certaines raies encore débarquées en nombre il y a quelques années sont aujourd’hui menacées d’extinction.
La plupart des raies débarquées ne sont pas identifiées et sont enregistrées sous le terme « divers raies », ce qui rend plus difficile le suivi des pêcheries. Les erreurs d’identification compliquent encore la situation même jusqu’à compter plusieurs espèces sous un même nom scientifique. C’est notamment le cas du Dipturus Batis (Pocheteau gris qui met entre 15 et 2 0ans avant de se reproduire).
Pour aller plus loin sur la biodiversité du littoral :
- Retrouvez notamment les archives des entretiens Science et Ethique 2006 : "La biodiversité du littoral"
Rappel : Le dialogue et le partage des connaissances indispensables pour préserver et exploiter durablement les ressources nécessitent des décisions politiques locales, européennes et internationales qui soient mieux comprises.
Les 10e entretiens Science et Ethique, avaient « repéré » des recherches, des techniques, des expériences françaises, européennes et mondiales, qui modifient notre perception de la biodiversité.
Comment vivons-nous ces moments de transformation qui doivent permettre aux futures générations de poursuivre l’exploitation des ressources du littoral ?
* Après huit observations récentes de requins pèlerins menées dans le Sud-Finistère depuis le 21 mars, la campagne d'observation de l'Apecs va démarrer dès cette semaine, soit très en avance par rapport à l'habituelle campagne d'observation de la mi-juin et de juillet-août en mer d'Iroise.
** Fin 2005, face au déclin inquiétant de débarquements de raies, l’APECS décide de développer un nouveau programme baptisé CapOeRa. Inspiré du Great Egg Case Hunt lancé par le Shark Trust sur les côtes anglaises, en s’appuyant sur la participation du grand public pour collecter des capsules parmi les laisses de mer sur l’ensemble du littoral français. Après quelques actions test sur les côtes bretonnes, le programme CapOeRa est officiellement lancé en mai 2008.
*** Certaines raies sont ovipares, elles pondent des œufs sous forme de capsules. Les embryons sont ainsi protégés par une enveloppe de kératine. Une fois la raie sortie, la capsule vide, trop légère, remonte à la surface et finit par s’échouer sur les plages, se mélangeant aux laisses de mer.
**** Depuis le démarrage de l'opération nationale en 2008, 66.000 capsules ont été récoltées ou répertoriées tout au long des côtes françaises. Surtout des œufs de raie brunette et bouclée, les plus espèces les plus courantes sur nos côtes.
Article RH 3B Conseils
Sources : Apecs / Télégramme
Photos : Apecs
C’est ainsi qu’une cinquantaine d'espèces de raies fréquentent les eaux françaises (600 dans le monde) et restent encore mal connues. On connaît ainsi peu d’éléments sur leurs lieux de reproduction et de ponte.
C’est donc au travers du programme CapOeRa ** (Capsules d’Oeufs de Raies), projet pluriannuel d’envergure nationale, qu’elle agit notamment avec un double objectif :
- combler le manque de connaissances sur ces poissons menacés (aire de répartition de chaque espèce, période de ponte, identification des zones de reproduction). - sensibiliser le public à la présence des raies sur nos côtes et à la nécessité de connaître et préserver la biodiversité.
C’est donc à l’occasion de la période de Pâques qu’elle lance sa nouvelle campagne de collecte d’œufs de raies *** « A Pâques, il n’y a pas que les cloches qui pondent des œufs ! », en invitant le public qui trouverait ces capsules en bord de mer à les ramasser puis à faire part de sa récolte à l’association.
De nombreuses manifestations seront donc sur le littoral français ayant pour but d’inviter le public à prolonger sa collecte de capsules d’œufs de raies **** tout le reste de l’année.
L’ensemble de ces données sont particulièrement précieuses pour les scientifiques et permettront d’affiner les connaissances sur la ressource, de déterminer des zones de protection éventuelles.
Ces capsules, spécifiques à chaque espèce, sont autant d’indices de la présence de ces poissons fréquentant notre littoral. Ainsi, en collectant ces capsules et en les identifiant, il est alors possible de réaliser de façon indirecte un inventaire et une cartographie de ces fréquentations et d’identifier des secteurs à priori importants pour la reproduction de ces poissons. la méthode consiste à inventorier les récoltes de capsules de raie, les enveloppes ayant contenu les embryons et les juvéniles qui s'en sont extirpés (après une gestation sur le fond de 5 à 6 mois).
Il ressort en effet des différentes données notamment celles émanant des professionnels de la pêche que le stock est en net recul avec une diminution de 90% en 30 ans. Certaines raies encore débarquées en nombre il y a quelques années sont aujourd’hui menacées d’extinction.
La plupart des raies débarquées ne sont pas identifiées et sont enregistrées sous le terme « divers raies », ce qui rend plus difficile le suivi des pêcheries. Les erreurs d’identification compliquent encore la situation même jusqu’à compter plusieurs espèces sous un même nom scientifique. C’est notamment le cas du Dipturus Batis (Pocheteau gris qui met entre 15 et 2 0ans avant de se reproduire).
Pour aller plus loin sur la biodiversité du littoral :
- Retrouvez notamment les archives des entretiens Science et Ethique 2006 : "La biodiversité du littoral"
Rappel : Le dialogue et le partage des connaissances indispensables pour préserver et exploiter durablement les ressources nécessitent des décisions politiques locales, européennes et internationales qui soient mieux comprises.
Les 10e entretiens Science et Ethique, avaient « repéré » des recherches, des techniques, des expériences françaises, européennes et mondiales, qui modifient notre perception de la biodiversité.
Comment vivons-nous ces moments de transformation qui doivent permettre aux futures générations de poursuivre l’exploitation des ressources du littoral ?
* Après huit observations récentes de requins pèlerins menées dans le Sud-Finistère depuis le 21 mars, la campagne d'observation de l'Apecs va démarrer dès cette semaine, soit très en avance par rapport à l'habituelle campagne d'observation de la mi-juin et de juillet-août en mer d'Iroise.
** Fin 2005, face au déclin inquiétant de débarquements de raies, l’APECS décide de développer un nouveau programme baptisé CapOeRa. Inspiré du Great Egg Case Hunt lancé par le Shark Trust sur les côtes anglaises, en s’appuyant sur la participation du grand public pour collecter des capsules parmi les laisses de mer sur l’ensemble du littoral français. Après quelques actions test sur les côtes bretonnes, le programme CapOeRa est officiellement lancé en mai 2008.
*** Certaines raies sont ovipares, elles pondent des œufs sous forme de capsules. Les embryons sont ainsi protégés par une enveloppe de kératine. Une fois la raie sortie, la capsule vide, trop légère, remonte à la surface et finit par s’échouer sur les plages, se mélangeant aux laisses de mer.
**** Depuis le démarrage de l'opération nationale en 2008, 66.000 capsules ont été récoltées ou répertoriées tout au long des côtes françaises. Surtout des œufs de raie brunette et bouclée, les plus espèces les plus courantes sur nos côtes.
Article RH 3B Conseils
Sources : Apecs / Télégramme
Photos : Apecs