Afin d’y parvenir, les collectivités territoriales notamment ont un rôle d’impulseur, et devront fédérer autour d’elles les différents acteurs du territoire engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique : collectivités locales, associations, entreprises, mais aussi les citoyens.
Désormais, toutes les collectivités de plus de 50.000 habitants ont l'obligation de mettre en place un plan climat. Lequel devra entrer en vigueur d’ici à la fin 2012. A Brest métropole océane (BMO) la réflexion a été initiée très en amont puisqu’elle a lancé un Plan climat dès décembre 2009 (Relire l'article du blog du 11/12/2009 sur la préparation du plan climat de Brest métropole océane).
Les villes, si elles n’occupent que 2 % de la surface de la planète, concentrent 80 % des émissions de CO2 et consomment 75 % de l’énergie mondiale. Ainsi, l’empreinte écologique d’une ville dépasse sa superficie, et s’étend sans cesse en prélevant des ressources sur d’autres territoires. Le secteur de l’habitat à lui seul utilise 40 % des ressources de la planète en matériel et en énergie pour la construction et l’exploitation des bâtiments, produisant un tiers des émanations de CO2.
La réflexion à engager sur les infrastructures urbaines comme les aménagements portuaires pour les villes du littoral devra intégrer les impacts écologiques, le respect de la biodiversité et de la qualité de vie. Concevoir ces infrastructures favorisant une économie respectueuse de l'environnement, cela implique tout un ensemble de paramètres : les déplacements, la gestion des déchets, des eaux usées, le raccordement électrique…. Mais c’est aussi engager une réflexion plus large sur l’éco-conception.
« L’économie verte» c’est-à-dire la possibilité d’assurer un développement économique à partir de nouveaux métiers, de nouveaux débouchés et donc une nouvelle croissance, constitue une véritable opportunité. Dans cette perspective l’enjeu énergétique est primordial.
L’engagement de Brest métropole océane
«Brest Métropole Océane a eu, en amont de la loi, une approche volontariste, en adoptant, dès décembre 2009, une délibération pour lancer l'élaboration du Plan climat» déclare Alain Masson, vice-président de Brest Métropole Océane chargé du développement durable au Télégramme. (Revoir l'intervention d'Alain Masson aux entretiens Science et Ethique 2009).
Le «profil climat» de BMO établit montre clairement quels sont les points saillants en matière de gaz à effet de serre sur le territoire :
- le bâti pour 48% (résidentiel 31% et entreprises 17%). Les logements d'après-guerre, construits entre 1949 et 1975, quand il n'existait aucune réglementation thermique, produisent 60% des émissions de gaz à effet de serre.
- les déplacements (voyageurs 26% et fret 8%).
A BMO on rappelle pour monter que la pointe occidentale de la Bretagne est plutôt bonne élève qu’en tonnes équivalent CO2 par habitant, « le territoire a émis 4,5 tonnes en 2005, contre 6,5 tonnes en moyenne pour les territoires urbains et 9 tonnes pour la Bretagne. Un effet de l'importante densité de population de BMO, avec 964 habitants au km², et de l'absence d'industrie. "
Ce sont donc en toute logique ces deux postes émetteurs de gaz à effet de serre que sont l'habitat et les transports qui sont principalement visés par le plan, pour arriver à réduire par quatre les émissions à l'horizon 2050.
BMO souhaite désormais engager le débat participatif avec la population sur ce sujet important pour l’avenir de l’agglomération puisque les choix stratégiques en matière de politique urbaine et métropolitaine en découlent .
Cela va se traduire par la mise en place d’un forum de discussion sur internet. Une conférence publique sur le Plan climat se tiendra à l’Hôtel de Ville (salon Richelieu) le mercredi 5 octobre (20h30) en présence d'un expert du Giec * (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). Rappelons la visite de
Un forum ouvert sera accessible à tous ceux qui veulent réfléchir sur les pratiques, en débattre et proposer de nouvelles pistes pour le développement d'une qualité de vie économe en énergie et en gaz à effet de serre, le samedi 19 novembre (Télécom Bretagne de 10h à 17h00).
Rappelons que près de 200 scientifiques spécialistes du climat se sont réunis à Brest, en juillet dernier (relire article du blog du 12/07/2011), pour une réunion de travail préparatoire à la rédaction du prochain rapport du Giec, attendu pour 2014-. le Dr. Rajendra K. PACHAURI, président du Giec participait à ces journées à Brest.
Par ailleurs la ministre de l’écologie a présenté le 20 juillet 2011, le plan français d’adaptation au changement climatique (relire l'article du blog du 21/07/2011).
les 15è entretiens Science et Ethique à Océanopolis Brest, les 17 et 18 novembre 2011 participeront également à cette réflexion de fond notamment sur les Plans Climat-énergie territoriaux et au delà sur la « croissance verte » et son financement et le mix énergétique et les énergies de la mer.
Le thème central sera : "Quelle économie, pour quelle croissance ? : Plans climat territoriaux, aménagement du territoire, technologies de l'information et énergies de la mer".
Rappelons d’ailleurs que Les entretiens Science et Ethique en 2009 et 2010 se sont largement penchés sur ces questions du changement climatique, de l’apport des énergies de la mer, de l’aménagement des villes et ports de demain.
Pour aller plus loin :
Relire également les articles du blogs :
- "Quels outils financiers innovants mobiliser pour les plans énergie climat territoriaux en France ?" du 28/04/2011
- "Guipavas adopte son Agenda 21" du 06/06/2011
- "Les plans climat territoriaux aux entretiens Science et Ethique 2011" du 28/07/2011
- " Le rôle des collectivités locales dans le futur énergétiques de l'union européenne " du 04/08/2011
Consultez l'étude "Villes et marchés du carbone" réalisée par L’OCDE et la CDC Climat - filiale de la Caisse des Dépôts et consignation -.
Relire également l'article du blog du 7/12/2019 : "Pouvoirs et démocratie en Bretagne à l'épreuve du changement climatique à l'horizon 2030", sur le rapport du CESER Bretagne.
(*) Le GIEC est l’organe international de référence sur le changement climatique. Son rapport est le document qui, tous les six ou sept ans depuis 1988, fait le point sur les connaissances et les impacts avérés ou envisageables de l’élévation de la température globale. Le quatrième et dernier rapport date de 2007. Le rapport du groupe scientifique est attendu pour 2013, soit un an avant la publication du rapport de synthèse final.. La rédaction de ce rapport doit durer plus de deux ans. Brest accueillant la deuxième réunion de rédaction, après une première en Chine à l’automne dernier et une prochaine programmée au printemps 2012 au Maroc.
"Le rapport du groupe scientifique est publié un peu en avance de façon à ce que les scientifiques qui étudient les impacts du changement climatique et les aspects socio-économiques puissent s’appuyer sur ce qui est dans ce rapport", a indiqué Jean Jouzel membre du bureau du Giec. Pour le cinquième rapport dans son ensemble, 831 auteurs ont été retenus du monde entier, dont "60% de nouveaux auteurs", a souligné Rajendra Pachauri, président du Giec avec notamment "plus d’auteurs des pays en développement et plus de l’ex-Union soviétique".
Article RH 3B Conseils
Sources : UE / Télégramme / BMO /Giec
Photo et graphique : BMO